Un tristement joyeux enterrement !

Le torchon d'Onyx claqua dans l'air alors qu'il le secouait par la fenêtre. Il avait servit à envelopper le pain croustillant que le Comte Rutile Turner aimait prendre pour son petit déjeuné. Le majordome referma rapidement la fenêtre, il ne voulait pas que de l'air froid rentre dans le manoir. Son maître était déjà assez affaiblit comme ça, pas la peine qu'il attrape une maladie par dessus le marché. Hé oui! Monsieur le comte était encore malade de son empoissonnement! Les humains étaient donc tous de constitution fragiles? Et puis cette sorcière n'avait pas à toucher à SON maître impunément! Elle avait payé sous les lames de ses ciseaux et l'argent de sa chaîne. Le démon eut un sourire presque méchant alors qu'il mettait différents plats recouvert d'une cloche sur un grand plateau. Il glissa le journal entre ces plats et sortit dans le couloir pour amener le petit déjeuné de Rutile dans sa chambre. Le nouveau comte déjeuné toujours au lit, surtout que ces derniers temps il y était resté souvent dans son lit! Le pauvre jeune homme... Le majordome frappa trois petits coups à la porte et entra dans la chambre sombre. Il déposa le plateau sur la petite table basse avant d'ouvrir les rideaux en soie qui barraient les grandes fenêtres. Le soleil était à peine levé. Normalement, Onyx laissait son maître dormir lorsqu'il était un peu malade, mais aujourd'hui était un jour spécial: celui de l'enterrement de son père. Le démon frappa doucement dans ses mains et s'avança vers le comte en disant avec un très léger sourire:

-Allez, allez! Il est l'heure de se réveiller, Monsieur!

Onyx saisit le plateau de nourriture et, lorsque le comte fut assit et assez bien réveiller, il lui présenta la nourriture en s'inclinant légèrement et en soulevant les cloches comme un chef cuisiner présentant son œuvre. Il espérait que Rutile avait plus d'appétit que d'habitude... Quoi que préparer à manger ne manquait pas trop au majordome! Cela faisait une tâche en moins et il avait eut plus de temps pour préparer les funérailles... Quoi que... si on réfléchissait bien, un comte malade était aussi difficile à gérer! Surtout que cette fois-ci, le démon avait était une "mère poule" et il avait veiller sur son maître comme un faucon à l'œil perçant. À chacun de ses demandes, il avait été présent, à chacun de ses moments de malaise, il arrivait en courant et faisait tout ce qu'il pouvait. Enfin bref, ça plus les funérailles à préparer plus les tâches habituelles d'un majordome... la vie n'était pas de tout repos! Heureusement que les démons ne dormaient pas et qu'il pouvait discrètement faire quelques petits travaux nocturne. Mais finalement, tout c'était bien passé et Rutile se remettait doucement de son empoisonnement. Onyx regarda son maître manger un peu puis il lui fit un grand sourire - ce qui ne lui était pas connu, lui toujours si impassible - et reprit le plateau d'une main habile. Il la déposa sur la table basse et habilla le comte pour l'occasion. Il devait être plus beau que jamais pour la mort de son "cher" père, alors le majordome avait commandé des vêtements noirs chez le tailleur. Ces habits étaient non seulement beaux pour l'occasion mais également chaud! Le froid commençait à être mordant dehors et ce n'était pas le moment d'une maladie. Les arbres perdaient leurs feuilles et si ça continuait ainsi, de la neige tomberait bientôt de ce ciel grisâtre! Onyx déposa un chapeau sombre entouré d'un beau ruban gris qui coinçait une plume sur la tête de Rutile Turner avant de le laisser descendre du lit. Le démon s'inclina légèrement sur son passage et reprit le plateau avant de suivre le jeune homme dans le couloir. Pendant que son maître se rendait dehors pour monter dans la diligence, le démon posa les restes du repas sur la table de la cuisine. La femme qui s'occupait de repas, une femme qui avait servit la cuisine à la guerre, lui fit un triste sourire, compatissante pour le pauvre comte désespéré d'avoir perdu son père. Oui... enfin, si on veut! Car le maître serait en pleine forme sans les effets lointain de l'empoisonnement!

La diligence les attendait. Le coché les salua sympathiquement, lui aussi compatissant. La mort était décidément très grave chez les humains! Ils avaient tous peur d'être engloutis dans les abysses inquiétant qui les attendaient dans l'au-delà. Onyx ne comprenait pas cette peur, étant un démon. Mais il avait une sainte horreur de chats en tout cas! La vue de ces choses aux oreilles pointues et aux yeux mielleux l'horripilait. Il était lui même un félin, mais cela ne l'empêchait pas de détester ses "confrères". Le démon laissa Rutile monter dans la diligence et il s'assit en face de lui. Les cheveux légèrement bouclés du majordome avaient été noués dans son dos par un beau ruban bleu mais sa tenu était toujours la même, sauf que cette fois-ci il avait prit soins de remplacer son habituelle fraise blanche par une noire. Tout le long du trajet, le démon fixa d'un œil attentif Rutile comme un faucon. Lorsque la diligence s'arrêta, Onyx ouvrit la porte et la referma lorsque son maître eut poser un pied sur le sol et fait quelques pas. Les voilà devant l'église, là où venait d'être amené le cercueil de son père, encore ouvert au ciel le bénissant et le pardonnant de tous ses pêchés. Onyx ricana très bas. Un démon n'aimait jamais pénétrer dans un lieux "sacré" qu'ils méprisaient en règle général. Mais pour l'enterrement de monsieur le père de son maître, il ferait une exception en entrerait dans l'église pour les funérailles qu'il avait préparé! Rien de grandiose à dire vrais: des invitations de tous les membres de la familles, oncles, tantes, cousins ainsi qu'une petite réception au manoir après l'enterrement. Une "petite" pour ne pas trop fatiguer son maître. Le froid n'était déjà pas l'idéale! Il avait l'air si fragile!!

Onyx et Rutile prirent place au premier rang et ils écoutèrent parler longuement le prêtre. Des blablas de Dieu! Tout ça n'était que des choses inutiles et ennuyantes. Pourquoi s'embêter à faire tant de choses agaçante et à croire en quelqu'un qui n'existait peut-être pas? Le majordome se gardait bien de dire ses pensées à voix hautes, il aurait été pendu. Remarquez... cela n'aurait pas changer grand chose! Il ne serait pas mort après tout... Il était un petit diable... Les longs discours une fois terminés, il y eut la fatigante escorte jusqu'au cimetière. Un trou y avait déjà été creusé pour recevoir le cercueil et mort. Onyx posa une main sur l'épaule de son maître.

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Rutile se réveillait difficilement, il était tellement tôt, le soleil se levait à peine ! Enfin c’était une journée spéciale et contre toute attente, elle s’annonçait tout à fait plaisante. Il s’assit dans son lit avec un sourire, Onyx était aux petits soins avec lui depuis son empoisonnement, et le comte adorait ça ! Il n’avait pas tellement eu l’habitude de tant d’attention alors ça lui faisait plaisir. Pourtant il se sentait mieux depuis sa rencontre avec cette vieille folle même s’il lui arrivait d’avoir des vertiges mais il n’y pouvait rien. Il dégusta lentement les bonnes choses qu’Onyx lui avait préparé, il ne mangea pas tout puisqu’il n’avait pas très faim. Quand il eut terminé, il regarda son majordome qui lui souriait, chose tellement rare de sa part mais le comte ne dit rien. Il se laissa ensuite habiller par le démon, il était plus beau que jamais mais l’envie d’ouvrir sa chemise le démangeait fortement. Il ne le fit pas, il n’allait pas aller aux funérailles de son père à moitié débraillé et puis il faisait froid dehors. Rutile coiffa ses longs cheveux dorés et les attacha en une demi queue de cheval. Une fois qu’Onyx eut posé le chapeau noir sur sa tête, il se leva et se dirigea vers l’entrée du manoir. Il sautillerait presque de joie s’il n’y avait eu ce poison, enfin il ne fallait pas trop montrer sa gaieté non plus, son père était mort et il était censé être triste. Il arriva devant la diligence et il monta un léger sourire aux lèvres.

Le voyage se passa sans un mot, Rutile regardait par la fenêtre en se perdant dans ses lointaines pensées. Il allait revoir son père, mort bien évidemment mais il n’avait tout de même pas envie de le revoir. Ils arrivèrent enfin devant l’église, quel lieu morbide, le comte n’avait jamais aimé les églises. Déjà il n’était pas catholique et en plus c’était le dernier endroit où il avait vu le visage de sa sœur… Il s’installa sur le premier banc, la place à côté de lui était vide, elle devait normalement accueillir sa mère qui préférait certainement trainer dans un bar plutôt que de venir. Heureusement Onyx était près de lui, Rutile se colla à lui pendant tout le long de la messe. Comme c’était ennuyeux, et puis son père n’avait pas besoin de tant de parole, il n’avait jamais été quelqu’un de bon et il avait toujours été un peu trop proche de sa sœur à son goût.
Toutes les personnes présentes se levèrent pour suivre les six porteurs du cercueil jusqu’au cimetière, Rutile marchait en dernier avec Onyx. Il attendit que les invités soient partis et se dirigea vers le cercueil presque enterré. Il jeta une rose dessus ne sachant pas trop quoi faire d’autre, il était bien une des seules personnes à ne pas pleurer. Il sentit la main de son majordome se poser sur son épaule, qui aurait pu croire que cet événement le rendait en réalité très heureux ?
Une fois que le cercueil fut recouvert de terre et que tout le monde était parti, Rutile regarda Onyx avec un sourire,

-Je crois que nous n’avons plus rien à faire ici.

Il détourna ses yeux de ceux de son majordome, la prochaine fois qu’il viendrait dans cet endroit ce serait pour son enterrement mais il ne voulait pas mourir. Il eut un vertige et s’appuya contre le seul appui près de lui, Onyx. Comme il pouvait se sentir faible dans ces moments là, heureusement que personne ne voyait ça. Il sentit un air froid et grelota dans les bras musclés de son démon. Finalement Onyx lui dit qu’il était temps de rentre au manoir pour la réception. Rutile commençait à avoir froid, il posa une main sur son chapeau pour éviter qu’il ne tombe avec ce vent et il se dirigea vers la diligence. Il avait lâché le bras de son majordome, il devait l’embêter à force de le coller comme il le faisait. Il n’arrivait toujours pas à se comporter comme un comte, il aurait surement préféré être un villageois, ça ressemblait tellement plus à son caractère. Peut-être que sa sœur ne serait pas morte s’il n’avait pas été un comte.

Enfin il abandonna ses lugubres pensées pour monter dans la voiture suivi par Onyx. Il n’osa pas trop s’assoir à côté de lui durant le trajet, en fait il avait peur de trop s’attacher à son majordome. Il n’était pas censé l’apprécier autant. Et son empoisonnement n’avait pas arrangé les choses, le démon n’avait cessé d’être gentil et attentionné. Perdu dans ses pensées, Rutile ne remarqua pas qu’ils étaient arrivés, c’est Onyx qui le prévint. Il y avait déjà tous les invités, le comte descendit et rentra dans le manoir. Un buffet avait été dressé, des fauteuils rajoutés un peu partout dans la pièce pour permettre aux invités de s’installer et discuter. Ce qu’ils faisaient d’ailleurs,

-Une belle bande d’abruti, chuchota Rutile sans penser que quelqu’un d’autre que son majordome pouvait l’entendre.

Il déboutonna les deux boutons du haut de sa chemise, rien que pour entendre les sermons de cette famille qu’il n’avait jamais aimé. Il se sentait tout de suite plus à son aise. Il croisait les invités en souriant, faisant une courbette de temps à autre et baisant les mains de toutes les jeunes femmes. Elles étaient toutes ravissantes d’ailleurs. Il se servit un verre d’une boisson qui ne pouvait pas être mauvaise, même s’il ne savait pas vraiment ce qu’il pouvait contenir. Il le but et puis certaines personnes vinrent le voir, tous disant qu’il devait être affreuse triste mais que sa peine passerait avec le temps. N’importe quoi, ils ne comprenaient rien, cela prouvait à quel point ils connaissaient sa famille. Les tantes le regardaient avec mépris en chuchotant entre elles qu’il ne savait pas se tenir en public. Il n’en avait que faire… Rutile observa longuement une ravissante jeune femme, Onyx toujours à côté de lui, il la rejoignit pour discuter, elle pouvait peut-être faire passer son ennui. Lorsqu’il s’approcha, il reconnut sa mère parmi les personnes à qui elle parlait. Que faisait-elle là cette ivrogne ? Rutile retint un commentaire désagréable lorsqu’elle le salua en rajoutant,

-Mon fils, c’est la première fois, il me semble, que tu rencontres ta fiancée, la duchesse Catherina Hodge.

Rutile tomba de haut, il garda son sourire malgré tout mais maintenant qu’il avait presque 18 ans, elle lui apprenait qu’il était fiancé à une totale inconnue ? Bon, elle était tout à fait ravissante mais tout de même, il n’était pas au courant de cela (surtout qu’il lui avait été infidèle plus d’une fois.) Il faillit s’énerver mais il ne fit rien, à quoi cela aurait servi de toute façon ? Ce qui était fait, était fait, il n’y pouvait rien à part se plaindre à Onyx plus tard. Il sourit à la jeune femme en lui baisant délicatement la main.
Seulement une chose imprévue arriva, les invités se précipitèrent vers la sortie en hurlant. Ils se comportaient vraiment comme des animaux. Le comte demanda alors à une domestique ce qui pouvait bien se passer et elle lui expliqua qu’un homme venait d’entre. Il menaçait les invités en disant qu’il cherchait le maître des lieux. Rutile regarda Onyx avec un sourire,

-Enfin un peu d’action, je commençais à m’ennuyer ! Une fois que tout le monde fut dehors, l’homme arriva dans leur direction l’air menaçant et Rutile ajouta, Alors, que lui veux-tu au maître des lieux ?

L'enterrement fut bref. Il n'y eut pas de cérémonies longues comme la messe de l'église, juste quelques paroles "touchantes" avant que le cercueil ne soit recouvert de terre. Il regarda les abysses ensevelir le père de Monsieur. Il était dommage de gâcher ainsi de la place sur la terre pour des cimetières ou des tombes... Autant lancer les corps dans la fausse commune, tout serait alors plus simple! Enfin bref, Onyx n'était qu'un simple majordome démoniaque après tout. À la fin du petit discours du prêtre (oui, encore un!!) et après que le cercueil fut ensevelis, Rutile leva ses yeux sur lui. Effectivement, ils n'avaient plus rien à faire en ces lieux! Fort heureusement d'ailleurs! Mais il y avait encore la réception. Le démon veillerait sur son maître encore une fois. Il ne fallait pas brusquer les choses pour lui! Le majordome se rendit alors compte que c'était la première fois qu'il veillait autant sur un maître. Autrefois, si l'un d'eux avait eu du poison dans les veines, tant qu'il restait en vie même avec trente-neuf de fièvre, ce n'était pas un problème. Mais là il le soignait comme s'il était sa mère! Il était... en train de s'attacher? Beurk! Onyx resta de marbre suite à ces pensées mais il fut prit de dégout. LUI? Apprécier un humain comme... un frère ou un fils? Jamais! Il ne fit pas part de ses commentaires mais à l'avenir il garderait ses distances. Ah non! À peine pensait-il qu'il devait garder des distances que son maître s'appuyait contre lui! Quelle misère... Pourtant, en sentant Rutile grelotter dans ses bras, le démon recouvrit ses épaules de son manteau noir. Il était un peu grand pour le jeune homme mais au moins ça le tiendrait au chaud le temps qu'ils arrivent au manoir Turner. Après cela, Rutile se détacha en posant une main sur son chapeau pour que ce dernier ne se face pas emporter par la brise fraiche qui venait balayer le cimetière et ses esprits. Le majordome eut un léger sourire mélancolique en pensant à des souvenirs lointain. En effet, qu'est-ce qui pouvait rendre un démon mélancolique? Des souvenirs bien douloureux en faite! Rutile n'était pas le premier à qui le jeune homme s'attachait. C'était le deuxième.

Oui, au temps du Moyen-Âge, le démon avait eut un autre maître. Ce dernier s'appelait Wellan. Il était le fils ainé d'un seigneur égoïste qui n'avait d'yeux que pour sa belle fille qu'il voulait épouser. Wellan était un jeune homme plein de courage et de sympathie mais il avait le même caractère que Rutile. Attachant, possessif... Il n'acceptait pas que son père regarde ainsi sa sœur et c'est pourquoi Onyx et lui avaient passé un pacte. Le démon s'était retrouvé dans la peau d'un paysan du coin et avait tué le père du jeune fils. Une fois cette sombre besogne accomplie, Wellan était venu le voir dans un cimetière. Onyx, avec le temps, s'était beaucoup attaché au jeune homme. Au moment de manger son âme il en avait été incapable. Le démon revoyait encore la scène. Il tombait à genoux en s'accrochant aux épaules de son maître. Et comme il aurait été la honte des démons, il avait ouvert la bouche et arraché l'âme du jeune homme en y mettant toute sa rage et sa faim. Wellan avait du souffrir ce jour là, et sous une brise fraiche d'automne, le corps sans vie du jeune seigneur s'était évaporé.

Revenant dans l'instant présent, Onyx sentit le métal de sa chaîne d'argent enroulé autour de son ventre comme un serpent venimeux. Ils étaient en train de marcher vers la diligence. Le démon faisait des gestes sans s'en rendre compte maintenant! Bravo, de mieux en mieux... Ah la la! Le démon ouvrit la portière de la voiture et laissa le comte monter à l'intérieur. S'attacher de nouveau? Non, plus jamais! Le majordome fut bien content de voir son maître s'installer sur la banquette face à lui et non à côté de lui en posant sa tête sur ses genoux ou quelque chose d'autre encore! Il posa ses deux mains sur le siège en regardant les cheveux blonds de Rutile sous son chapeau. Oui, il le mangerait avec délice! Il l'avalerait, ce serait un moment d'extase. Une lueur d'envie du briller un instant dans les yeux du démon. Il avait hâte. Le goût de l'âme du comte Turner serait comme le jus d'une pomme sur son palet: exquis, subtile, doux... Le majordome s'arracha à sa contemplation et tourna la tête vers le paysage qui défilait sous les claquements des sabots des chevaux. Ils arrivèrent de nouveau au manoir, il devait bientôt être ne heures. Onyx savait que les deux cuisinières avaient déjà préparées à manger pour les invités de la réception et que les bonnes avaient tout installer pour l'occasion. Heureusement que les domestiques étaient compétentes dans le manoir! Rutile semblait plonger dans ses pensées, du coup le démon du poser une main sur son épaule pour lui enlever son manteau et le remettre sur son corps.

-Monsieur, nous sommes arrivés au manoir.

Il ouvrit la portière pour laisser sortir le comte puis ils se dirigèrent lentement vers les portes du manoir. Dans le grand salon, des tables pour le buffets et des sièges pour les invités avaient été ajoutés. Tous les proches de la famille ou des membres de la famille étaient là et discuter dans la pièce. Rutile dit alors qu'ils étaient tous une belle bande d'abrutis et Onyx leva un sourcil en regardant son maître. Moqueur? Peut-être qu'il l'était un peu.

-Attention, vous pensez à voix hautes, Monsieur!

Mais Rutile ne sembla pas faire attention à cette phrase et il déboutonna le haut de sa chemise. Onyx poussa un très léger soupire en haussant les épaules. Si ça l'amusait, qu'il le fasse après tout! Qu'il profite de la vie tant qu'il était tant. Mais tout de même, il aurait put s'abstenir en présence de sa famille et surtout le jour de l'enterrement de son père. Même s'il n'était pas triste, il aurait pu faire un effort. Mais le mot "effort" ne semblait pas faire partit du vocabulaire de Monsieur. Beaucoup de personnes vinrent saluer le maître des lieux et ce dernier baiser la mains de toutes les jeunes filles. Ses tantes parlaient à voix basses en le regardant et le nouveau comte semblait regarder une fille très jolie. Il but un verre de champagne sans qu'Onyx puisse lui dire que ce n'était pas bon pour sa santé fragile ces derniers temps et s'avança vers la demoiselle. Le majordome suivit son maître et il ne put s'empêcher de se dire qu'il ressemblait à un chien bien dressé. Ce fut à ce moment précis que Madame Turner, la mère de Monsieur, fit son entrée. Ah! Tiens donc, cette Dame qui ne se trouvait jamais au manoir passait par là pour l'occasion. Comme c'était intéressant... Onyx s'inclina avec respect, même s'il ne lui en vouait aucun. La femme, vêtue de noir de la tête au pied, prit alors la parole en présentant la belle jeune fille comme la fiancée de Rutile, la duchesse Catherina Hodge. Une duchesse? Un comte ne pouvait pas rêver mieux! Les ducs étaient en haut de la pyramide, en dessous de la reine.

Ces paroles semblèrent choquer le blond. Tout en comprenant qu'il aurait des plaintes de son maître plein les oreilles plus tard, Onyx regarda Rutile baiser la main de mademoiselle Hodge avec la plus grande des politesses. Tiens donc! Soudain, plusieurs personnes hurlèrent et se précipitèrent vers la sortie en courant. Vif comme l'éclaire, Onyx se retourna vers le nouveau venu en posant la main sur une de ses paire de ciseaux cachée sous sa manche. Une domestique apprit alors à Rutile qu'un homme venait d'entrer et menaçait les invité en réclamant le maître des lieux. Un peu d'action, enfin! Tiens donc, Monsieur pensait la même chose alors qu'il allait le regarder faire les bras croisés! Tous les invités purent évacué le manoir sans dommage et l'homme se tourna vers le blondinet qui lui demandait ce qu'il voulait au maître des lieux. L'homme s'avança alors en poussant un ricanement qui en disait long. Il toisa Onyx en le jugeant légèrement du regard avant de prendre la parole en crachant sur la lame de son épée bien éfilée.

-Moi? J'veux juste le mettre en garde. Je suppose que c'est toi le "maître" des lieux, garçon. Bel enterrement! Ton père est mort, n'est-ce pas? Enfin bref! On est pas là pour papoter courtoisement! Mary, fait en sorte que le grand dadet ne bouge pas pendant que je discute avec Monsieur le comte.

Ladite Mary s'avança alors. Mais!! C'était la nouvelle bonne qui s'était présenté un beau soir! Onyx le savait, elle les regardait souvent avec ses petits yeux vicieux! À la sorcière! Elle avait eu Rutile avec ses yeux de biches! Quelle galère! Elle s'avança vers lui lentement puis, soudain, aussi vive qu'un serpent, elle se jeta sur lui. Onyx fit un bon de côté et la lame de la jeune femme passa à un cheveux de son bras droit. Le majordome lui lança un regard noir qui en disait long. "Toi je vais te tuer" qu'il disait ce regard. La domestique passa une langue rose sur ses lèvres alors qu'elle mettait en avant sa poitrine généreuse. Elle comptait le faire fantasmer? Tss! Elle était bien une femme naïve! IL n'y avait aucune chance pour qu'un démon fantasme sur une simple humaine qui avait trahis son précieux maître. Le majordome dégaina ses ciseaux. Il lança le premier entre les deux yeux de Mary qui ne comprit rien du tout! Le deuxième vint se ficher dans sa gorge et, dans un gargouillis rauque, qu'elle s'effondra sur le sol comme une poupée de chiffon. Ce fut lorsque Mary toucha le sol dans un bruit moue que Onyx entendit le cri de douleur de Rutile. Merde! Onyx tourna la tête vers l'homme qui tenait son couteau dans sa main. Il avait entaillé la joue de Rutile assez profondément et quelques gouttes tombaient sur le sol dans un "plic plac" régulier.

-J'espère que le message est claire! T'avise pas à mettre ton nez dans les affaires de mes collègues assassin de la Chine. Sinon couiiic.

Mais à la fin de sa phrase, il eut un râle et un gargouillis semblable à celui de Mary. Il tomba à genoux en lâchant son arme et s'effondra sur le sol sans vie. Onyx abaissa son bras où il tenait quatre ciseaux sanglants dans sa main et les essuya contre un mouchoir blanc.

-J'espère que le message est claire! On ne s'avise pas à toucher à mon maître impunément. Sinon couiiic.

Onyx se tourna vers son précieux maître et s'avança vers lui en enjambant le cadavre. Il posa alors sa main sur l'épaule de Rutile et frôla sa joue sanglante de ses doigts. Il aurait une petite cicatrice. Mais au fil du temps elle ne se verrait plus, surtout si elle était rapidement soignée! Il rangea ses ciseaux nettoyés dans les manches de sa veste et serra le comte dans ses bras comme pour le protéger. Qu'il avait l'air bête ainsi! Mais bon, il avait été blessé par son manque de vigilance tout de même...

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Le mettre en garde mais contre quoi ? Il avait un peu de mal à comprendre, enfin son arrogance faisait sourire Rutile. Il ne perdait pas cet inconnu des yeux, il ne s’attendait pas à ce que l’homme ait une alliée déjà infiltrée chez lui. Surtout cette si jolie bonne, quel dommage … Finalement il aurait peut-être dû laisser Onyx engageait la dernière domestique, il choisissait trop en fonction du physique sans même se méfier. Il revint à lui après sa légère déception concernant cette jolie jeune femme. Il regarda l’homme s’approcher de lui pendant que le majordome se battait avec la bonne. D’ailleurs c’est au moment où elle montrait ses superbes formes que Rutile se déconcentra quelque peu. C’était vraiment un défaut d’avoir l’esprit aussi lubrique, surtout que l’homme en profita pour se mettre derrière lui.

Le comte poussa un léger crie de surprise quand il sentit le couteau lui entailler la joue. Voilà qui allait laisser une affreuse cicatrice sur son beau visage. Il sentit le sang s’écouler sur le bord de ses lèvres et lança un regard à Onyx. L’homme lui parla, tout devint clair dans la tête du blond, il avait aussi reçu ce message lors de cette fête étrange au Buckingham palace. Quelle galère, pourquoi tout le monde voulait l’empêcher de se venger ? C’était vraiment ennuyeux et inutile puisque avec l’aide d’Onyx, il trouverait et tuerait ces hommes. Il sourit à cet homme qui le menaçait et juste après sa phrase il tomba raide mort. Cet idiot pensait vraiment qu’une jeune femme pourrait arrêter son majordome ? Quel naïf … Il planta ses yeux dans ceux du démon avec un sourire satisfait. Mais là, il ne s’entendait pas au geste d’Onyx, il le serrait dans ses bras ? Rutile trouva cela un peu bizarre au départ puis le serra à son tour, lui qui passait son temps à faire des câlins il n’avait pas tellement l’habitude d’en recevoir, surtout venant de lui. Il lui fit un bisou sur la joue en le remerciant pour son aide –il n’avait pas tellement choix de toute façon.

-Ah, j’ai oublié de te parler du message que de la fille pendant la fête pour Halloween. Enfin ce n’est plus très important maintenant, il dit la même chose que cet homme.

Il regarda le papier avec un sourire en repensant à la jolie fille qui lui avait donné. Enfin, il ne devait pas se laisser séduire par de beaux yeux, s’il était attendri par toutes les filles qui lui faisaient du charme il risquait de mourir plus rapidement que prévu. Il jeta finalement le mot dans une poubelle et regarda Onyx avec un air sérieux. Il voulait absolument retrouver ces assassins et il n’avait plus rien à perdre alors pourquoi attendre ?! Il s’appuya sur la pointe des pieds en mettant ses bras autour du cou de son majordome et lui fit un bisou sur la joue. Rutile ne faisait pas exprès d’être aussi affectueux surtout avec un démon qui devait le tuer mais il n’y pouvait rien, il aimait Onyx alors que lui ne pensait surement qu’au jour où il dévorerait son âme… (Heu, Pour tous les pervers du forum je précise bien qu’il ne l’aime pas en amour !) il l’aimait beaucoup malgré tout… Il lui sourit avant de dire,

-Et si, nous allions en Chine pour apprendre à ces assassins qu’il ne faut pas nous chercher sinon ils vont nous trouver !

Rutile fit un clin d’œil à son majordome et le lâcha, il ne manquait plus qu’à faire sa valise et ils pouvaient partir. Il se doutait bien qu’il ne reviendrait certainement pas en Angleterre mais il n’avait plus rien ici…Il regardait les deux domestiques qui commençaient à faire le ménage, la fin de la fête avait été un peu précipitée mais c’était mieux comme ça. En plus il avait appris qu’il avait une fiancée, heureusement qu’elle et lui n’avaient pas eu le temps de faire connaissance. Elle serait moins triste à sa mort même s’il était un peu déçu de ne pas l’avoir connu en d’autres circonstances. Il demanda à Onyx de préparer des vêtements pour ce voyage qui promettait d’être long en bateau en plus … Le comte avait pris le bateau une fois dans sa vie, il était petit et sa sœur était encore avec lui… Il se souvenait d’avoir vomit pendant toute la traversée au grand désespoir de ses parents. Il se sentit mal en repensant à ça, enfin au bout de 2 mois, le mal de mer devrait passer …

Il laissa son majordome partir faire les bagages et s’assit sur un des nombreux fauteuils, il regardait les cadavres par terre. Il fallait peut-être les enterrer quelque part … ?! Non mais vraiment, ces gens n’avaient donc rien de mieux à faire que s’attaquer à un démon ? Enfin évidemment ils ne pouvaient pas savoir mais bon, ils auraient au moins pu attaquer dehors comme ça il n’y avait pas de ménage… Rutile demanda finalement à l’autre bonne de ranger ça avant que quelqu’un ne les voit. Elle lui fit un sourire et emmena les corps dans le jardin. Le comte sirotait une tasse de thé amenée par la cuisinière, au moins il pouvait toujours compter sur elle. Il la considérait un peu comme sa mère, elle avait toujours été plus gentille que sa véritable mère de toute façon. Elle lui frotta les cheveux et il lui sourit, il était un peu triste, il ne la reverrait plus jamais une fois qu’il serait parti. C’était la seule qu’il allait certainement regretter et il se rendait compte que c’était égoïste de vouloir se venger. Il n’avait même pas pensé aux gens qu’il ferait souffrir après sa mort. Elle continua de nettoyer le salon et Rutile vit enfin Onyx revenir avec les bagages. Il se leva pour le rejoindre et son majordome lui posa un manteau sur les épaules. Il allait voir la Chine, c’était surement un pays des plus intéressants ! Il sortit sa canne à la main et son chapeau noir sur la tête. Il monta dans la diligence qui devait les amener au port. Il s’assit à côté d’Onyx et posa sa tête sur son épaule.

-Ca y est, on va en finir avec toute cette histoire… Tu es content, tu vas enfin pouvoir manger mon âme ?... Une pointe de tristesse dans sa voix, il ferma les yeux avant de s’endormir.

Il se réveilla en sursaut et se cogna contre Onyx, il se frotta le front en pestant, il avait encore fait ce cauchemar. Mais c’était normal puisqu’il se rapprochait enfin des assassins de sa petite sœur. Il regarda par la fenêtre, ils étaient arrivé au port, il avait dormi pendant tout le trajet. Il sortit de la diligence lorsque celle-ci s’arrêta devant leur bateau en partance pour la Chine.
Rien qu’en voyant l’immense embarcation, Rutile se sentit un peu mal, ce n’était certainement pas le poison qu’il avait complètement oublié mais il se souvenait qu’il détestait les bateaux. Il vacilla et se rattrapa avec sa canne pour ne pas tomber. Il monta sur la passerelle suivi par Onyx, il souriait sereinement, alors qu’il n’était pas forcément heureux. Il remit son chapeau sur sa tête et sans faire attention il percuta quelqu’un, l’homme partit tête baissée en grommelant. Le comte soupira et se dirigea directement vers une des cabines hors de prix qu’il avait loué pour le voyage. Il se jeta sur un lit pas très confortable en soupirant, la traversée n’avait pas encore commencé mais sa tête le faisait déjà souffrir. Il regarda son majordome en soupirant. Il posa son chapeau sur son visage et ferma les yeux. Il s’endormit une fois de plus, le temps passa plus rapidement que prévu, au bout de quelques jours le mal de mer de Rutile passa totalement.

Après environ un long mois de voyage, le comte trouvait ses marques, il avait déjà eu quelques rencontres avec des jeunes filles ravissantes, le bateau en était plein ! Et même s’il profitait de la traversée pour se détendre, il ne pouvait s’empêcher de penser à sa sœur et aux assassins. Il n’avait jamais douté qu’Onyx pourrait les retrouver facilement mais si jamais ce n’était pas le cas ? Enfin pourquoi se torturer avec tant de questions alors qu’ils n’étaient même pas encore arrivés ?! Finalement, alors qu’il se promenait sur le pont sans son majordome, il vit des hommes en train de jouer au poker. Un jeu que Rutile aimait beaucoup et auquel il était très doué. Il se joignit à eux en souriant, ils étaient surement certains de pouvoir déplumer un noble. Finalement, des heures passèrent et Onyx le retrouva. Les marins avec qui il jouait, avaient des têtes dépités, ils étaient tous en sous-vêtements d’ailleurs. Il se leva en souriant, son majordome avait l’air un peu surpris, mais le comte avait plus d’un tour dans son sac. Il regarda les jeunes gens et leur rendit leurs vêtements, il ne garda que l’argent.

-Je me suis bien amusé ! Il s’éloigna sous les regards des marins qui avaient l’air de lui en vouloir.

Il leur sourit avant de partir avec Onyx qui avait toujours l’air un peu perplexe. Une fois qu’ils furent assez éloignés, Rutile s’accrocha au bras de son majordome pour lui parler. Il n’avait pas besoin de lui dire grand choses, surtout qu’il avait juste quelque petit truc pour être sur de pas perdre.

-Je suis plus fort que j’en ai l’air n’est-ce pas ?

Il embrassa son majordome sur la joue en souriant. Il se rendit au restaurant pour diner, même si la nourriture était moins bonne que celle préparée par Onyx. Le voyage devait durer encore un mois lorsqu’ils arrivèrent enfin en Chine.

Mais que faisait-il?! Onyx serait Rutile dans ses bras... que lui prenait-il?! Il ne devait pas s'attacher! Pourtant, il ne le lâcha que lorsqu'il fut sur que rien ne mauvais ne pourrait plus jamais toucher son maître et que ce dernier lui fit un bisous sur la joue et en le remerciant. Il n'avait pas à dire ce genre de chose: il était son maître et lui le démon. Il se devait de protéger le comte d'après le pacte qu'ils avaient passés, ainsi va la vie des diables. Et c'est pourquoi Onyx ne devait surtout pas s'attacher! Ils étaient prêt du but, ce n'était qu'une question de mois pour qu'ils viennent à bout des criminelle de la sœur de Rutile et qu'il mange son âme pour passer à une autre victime et ainsi de suite. Mais visiblement, le cœur enfouie dans un océan de ténèbres du majordome semblait lui jouer des tours! Quelle plaie... S'il s'attachait à chacun de ses maîtres, l'auberge n'était pas prête de le laisser sortir et demain n'était pas encore la veille! Enfin bref, avec cela s'ajoutait le ménage. Mais visiblement, la femme de ménage s'en chargea sans broncher. Le majordome essuya ses gants blancs et Rutile annonça soudainement qu'il avait oublié de lui parler des mots de la fille du bal d'Halloween. Ah ! Il était temps de lui en parler en effet, il n'avait rien compris à ce que voulait dire cet homme... à part qu'il ne devait pas s'approcher des assassins de sa sœur. Et ce mot disait la même chose que ce tueur?

Ainsi... il était temps de se rendre en Chine peut-être et d'arrêter les frais à trainer au manoir. Onyx regarda le bout de papier voltiger un instant dans les air avant de rebondir dans le fond d'une poubelle. L'air sérieux que prit Rutile en le regardant fit comprendre au démon qu'il pensait la même chose que lui: l'heure de la vengeance était venue. Un très léger sourire étira les lèvres du diable qui ne put s'empêcher de penser qu'après tant d'efforts et d'ordres reçut en tant que majordome des Turner, il pourrait déguster l'âme de ce jeune homme blond qui lui en avait fait bavé parfois. Mais au fond de lui, Onyx ne pouvait s'empêcher de ressentir une immense mélancolie, proche de la tristesse et du désespoir. Il ne voulait pas manger l'âme de Rutile, mais il essayait de penser le contraire... Comme pour pousser le bouchon un peu plus loin, le comte se dressa sur la pointe des pieds pour venir enrouler ses bras autour du cou de son majordome et embrasser sa joue pour la seconde fois. Onyx resta impassible et ses yeux ambrés fixèrent plutôt le mur comme s'il avait un très grand intérêt soudain. Il aimait énormément Rutile, c'était... son petit protéger, presque comme un petit frère ou un fils. Rutile finit par déclarer à voix haute ce qu'ils pensaient tout deux depuis tout à l'heure: partir pour la Chine.

Dans ce cas, il ne restait plus qu'à faire les valises et à plier bagage pour embarquer pour la Chine. L'une des domestiques ramassa le cadavre et le porta dans la cours de derrière pour l'enterrer. C'était assez étrange qu'il y est deux cadavres dans un manoir, mais cette femme là avait l'habitude de voir des horreurs et l'autre s'en fichait royalement, elle restait de marbre à ce qui l'entourait comme un zombie. Onyx sortit de son observation et se tourna vers Rutile. Après s'être incliné il déclara avec le ton qu'il employé les premiers jours de leur relations Maître - Démon - soit le plus poli et le plus impassible du monde - :

-Je vais préparer les bagages, Monsieur.

Onyx s'éloigna, laissant son maître aux bons soins des autres domestiques qu'il ne verrait plus jamais. La vie d'un humain était bien triste! Il devait manger tous les jours pour vivre, boire, dormir, pour finalement mourir d'une simple maladie ou de blessures graves ou tout simplement de vieillesse. Être un diable était assez distrayant à dire vrais. Les âmes étaient la plupart du temps goûteuse si on savait préserver son porteur et bien le choisir. Différentes fonctions s'offraient alors à eux pour assister son maître. Par exemple majordome dans ce cas précis. Mais également compagnon de route pour les vagabonds ou simplement assistant pour des métiers comme médecin. Enfin bref, toutes ces différences n'étaient pas rien mais les humains se contentaient très bien de leur vie après tout. Et les diables en profitaient et n'avaient donc pas à se plaindre. Onyx saisit une valise dans l'armoire de la pièce du hall d'entrée et se dirigea jusqu'à la chambre de son maître. Il prit un autre sac car le voyage ne durerait pas une semaine mais plusieurs mois. Le majordome plia soigneusement toutes la garde robe de son maître - ou presque - et referma soigneusement la valise ainsi que le sac qu'il transporta aisément jusque dans le salon où le ménage était désormais parfaitement fait et où Rutile dégustait une tasse de thé que la cuisinière lui avait sans aucun doute apporté. Lorsque celui-ci le vit, il se leva de son fauteuil.

Onyx déposa un manteau sur ses épaules, portant toujours les bagages dans ses bras. Le majordome annonça aux domestiques qu'ils partaient en voyage en Chine pour quelques affaires financières et qu'ils ne reviendraient pas avant plusieurs mois. Il ne spécifia pas qu'ils ne reviendraient pas du tout... Le maître et le majordome sortirent alors du manoir, une diligence les attendait, celle qui les avait ramenée de l'enterrement. Le diable ouvrit la porte au comte avant de déposer les bagages à l'arrière du fiacre. Il demanda au coché de les amener au port. En faisant les bagage, il avait téléphoné à un homme qu'il avait rencontré quelques années auparavant, alors qu'il servait son frère. Ce dernier avait accepté de les embarquer pour la Chine sur son bateau de touriste. Il y aurait donc des repas déjà prêt pour Rutile, pas la peine d'amener de la nourriture pour le voyage. À peine assit que le noble posa la tête sur son épaule en murmurant qu'il devait être impatient de manger son âme. Un faux sourire sombre apparut sur les lèvres d'Onyx qui baissa ses yeux dorés sur son maître qui s'endormit. Le voyage se déroula calmement puisque Rutile s'était assoupi. Ce fut lorsque la diligence s'arrêta qu'il se réveilla en sursaut en se cognant contre lui. Le majordome ne fit que le regarder de ses yeux ambrés, imperturbable. Le comte descendit du fiacre, suivit par son majordome qui alla chercher les bagages pendant que le comte vacillait à la vu du bateau où ils embarquaient.

La mer était calme à ce qu'il paraissait, pourtant le ciel n'allait pas tarder de se couvrir de nuages gris et épais. Si le bateau devait couler, Onyx servirait de radeau à son cher maître pour qu'ils arrivent à destination, le comte sain et sauf. Ah ! Mais il ne fallait pas penser aux misères qu'il pourrait arriver avec de la malchance! Les diables avaient toujours de la chances maléfique de leur côté, voyons. Ils embarquèrent alors. L'homme qui leur avait permis de monter vint serrer la main d'Onyx comme un vieille ami disparut. Après tout, il était le seul survivant d'une " attaque " sur le bateau où se trouvait son frère. Tss ! Les humains étaient bien naïf. Par politesse et mensonge prolongé, le diable tapota l'épaule de l'homme qui fut étonné de voir qu'il était devenu le majordome d'un comte. Mais il ne fit aucun commentaire et repartit à ses tâches. Le bateau prit alors la mer ainsi, une après midi, quittant l'Angleterre. Rutile ne reverrait sans doute jamais son manoir, et Onyx se voyait bien rester en Chine quelques années avec de nouveaux liens et un nouveau maître. Mais au fond, une grande amertume brisait son cœur ténèbreux: il n'y aurait plus de Rutile. Bah ! C'était comme pour tous les autres après tout, qu'est-ce qui pouvait bien changer, hein? Il n'était qu'un simple gamin qui avait le rang d'un comte. Pourtant il était plus aux yeux du démon... Oui... Son protégé...

Les jours passaient, ils se ressemblaient un peu tous. Rutile eut le mal de mer pendant plusieurs semaines et cela avait été problématique. Onyx était resté à la surveiller de prêt comme un faucon à l'affut. Puis le calme était revenu pour le comte et ce dernier pouvait donc rester seul sans vider ses tripes jusqu'à s'en déchirer l'estomac. Le majordome fut prit dans une conversation avec le capitaine, le frère d'un de ses anciens maîtres, et ils parlèrent. Le démon fut obligé de retrouver l'ancienne personnalité qu'il avait prit alors et son ancien nom également. Ce n'était pas de tout repos, mais un diable n'avait pas à se reposer sur ses deux oreilles, surtout lorsque son maître se promenait seul sur le pont. Mais bon, il fallait arrêter d'être paranoïaque! Puis au bout d'un moment, Onyx retourna dans la cabine de Rutile mais ne le vit pas: évidemment! Le majordome se mit alors à chercher de partout jusqu'à trouver le comte en train de jouer avec des matelot au pocker... et les marins étaient tous en sous-vêtements!

-Monsieur...?

Visiblement le comte avait gagné car il avait encore tous ses habits sur le corps. Les marins foudroyèrent le comte du regard alors que ce dernier leur rendait leurs vêtements en déclarant qu'il s'était bien amusé: incorrigible ! Mais le majordome resta quand même perplexe. Franchement! Jouer avec des marins qui se retrouvaient tous nus... Cela n'était pas très... Enfin bref! Il s'accrocha à son bras et lui parla de quelques petites choses. Ceci fut le principal incident de voyage avec le coup de la soupe aux poids qui s'était révélé être de la soupe aux grains de poivres. Pauvres humains! Ils avaient sentit passé cela dans leur bouche en tout cas. Le majordome eut un sourire amusé en direction de son maître lorsque ce dernier affirma qu'il était plus fort qu'il n'en avait l'air. Certes, certes! Pour le coup, il se révélait un bon joueur. Un bisou sur sa joue vint lui faire perdre son sourire, lui rappelant qu'il devait tout de suite casser ce lien qui se tisser depuis plusieurs mois avec le comte Turner. Ils se rendirent ensuite au petit restaurant du bateau. Cette fois-ci, Onyx vérifia que la soupe ne contentait pas de poivre avant que Rutile ne s'intoxique avec des grains noirs! Puis tout se passa à nouveau comme d'habitude pendant un long mois. Ce fut au bout de ce long mois qu'ils arrivèrent en Chine... Un soleil matinale éblouis la mer d'un rayon argenté un bref instant avec que les nuages ne viennent cacher l'astre lumineux.

Onyx suivit son maître pour descendre du bateau. Il dit à au frère de son ancien maître qu'ils ne reprendraient pas son navire avant de partir dans les rues d'une ville de la Chine. Vu les cartes qu'avait étudié le capitaine, ils devaient se trouver a Shangai. Il ne restait plus qu'à trouver des assassins d'une comtesse Anglaise dans toutes les rues de cette ville puis dans toutes celles de Chine: un jeu d'enfant... Mais cette véritable torture pouvait se révéler effectivement enfantine si on savait par où commencer les recherches. et surtout il fallait repérer les nom que lui avait donné la vieille peau des ruelles de Londres: Le chef était Evan Rosier avec ses acolytes: Rockwood, James et un inconnu. Le principal assassin était donc Evan Rosier puis Rockwood et James. Des noms bien anglais t donc repérable en Chine! Onyx su tout d'abord que Rutile aurait besoin de repos. Pendant la nuit, le majordome sortirait rechercher des informations, et pendant le jours, Rutile serait un noble Anglais en affaire en Chine, accompagné par son majordome et ils rechercheraient la source des informations en se promenant dans les rues. Onyx eut un léger sourire et conduisit son cher maître dans une auberge. Un chinois les accueillit avec un large sourire et parla bien entendu dans sa langue natale. Le démon s'exprima avec une grande facilité en chinois, expliquant que son maître, le comte Rutile Turner, était en affaire et qu'il lui faudrait une chambre à louer ici pendant plusieurs semaines, voir quelques mois. L'aubergiste s'inclina et leur donna une clé pour la chambre. Onyx n'en désirait pas puisqu'il ne dormait pas.

Pour vous éviter tous les détailles, nous allons sauter toutes les sorties d'Onyx la nuit ainsi que des accompagnements avec Rutile de jour. Sautons directement à la dernière nuit où le majordome retrouva les assassins qu'il avait retrouvé dans le même quartier de Shangai....

Onyx atterrit souplement sur le rebord de la fenêtre de la chambre où dormait Rutile à cette heure de la nuit. Cela faisait deux longues semaines que, toutes les nuits, le majordome sortait à la recherche d'informations. Et ce soir, c'était enfin arrivée! Il avait retrouvé les quatre assassins de la sœur du comte Turner. Ils s'étaient installés dans le même quartier de Shangai et ils devaient en finir au plus vite avant qu'il ne décampe ailleurs. Le diable ouvrit délicatement la fenêtre laissé ouverte lorsqu'il était partit et entra dans la pièce sombre. Onyx tendit l'oreille et écouta la paisible respiration de son maître qui dormait profondément. Il s'arrêta un instant devant le lit de son maître. Ses yeux ambrés brillaient dans le noir, comme le loup qu'il était sous sa forme démoniaque. Il se lécha les lèvres. Ses dents le démangeaient. Bientôt elles seraient satisfaite de se planter dans l'âme de Rutile et de la déguster comme il se devait. Mais pourtant... Le diable s'agenouilla prêt du lit et posa une main sur l'épaule de comte. Il caressa peut-être légèrement sa joue, repoussant quelques mèches de cheveux blonds, et il l'appela d'une voix basse mais assez forte pour être entendue dans le sommeil agitait du jeune homme.

-Monsieur... Monsieur! Il est l'heure de vous réveiller... L'heure d'une douce vengeance à sonné. It's time; the play it's over...

Invité Invité

Ils arrivèrent enfin en Chine, il ne faisait pas vraiment beau mais la météo importait peu, il voulait simplement trouver les assassins de sa sœur. Il descendit du bateau, regrettant de ne pas pouvoir faire le voyage de retour, il aimait bien voyager finalement. Mais il n’oubliait pas que la traversée aurait été beaucoup plus amusante en compagnie de sa petite sœur, elle lui manquait terriblement. Il avançait dans les rues sans vraiment s’en rendre compte, il était trop perdu dans ses pensées et puis de toute façon, son sens de l’orientation étant assez nul il valait mieux que se soit Onyx qui les guide. Ils arrivèrent dans une auberge, Rutile n’avait même pas eu le temps de profiter du paysage quoiqu’il s’en fichait pas mal en réalité. En d’autres circonstances il aurait adoré la Chine mais là, il était plutôt soucieux. Un chinois vint à leur rencontre et le comte ne comprit absolument rien de ce qu’il put dire. Heureusement que son démon parlait le chinois, d’ailleurs il le parlait très bien, cela devait être normal pour un démon mais Rutile ne put s’empêcher de ressentir un peu d’admiration pour lui. Il y avait tellement de chose qu’il aurait voulu faire avant de mourir…

Il sourit, un sourire à la fois heureux et triste, il était trop partagé mais ce qui était certain, jamais il ne reviendrait sur sa décision de venger sa sœur et de donner son âme à Onyx. Et puis le démon l’avait bien mérité, Rutile n’avait jamais été vraiment méchant mais il était capricieux et beaucoup de serviteurs s’étaient succédés avant lui. Il monta à l’étage, ce n’était certainement pas aussi spacieux que son manoir mais c’était coquet, la chambre était ravissante, ce devait être la plus grande de l’auberge. La fenêtre donnait une vue sur les commerces et les ruelles multiples de Shanghai. C’était très différent de Londres, il y avait plus de montagnes et de verdure en Chine.

Les jours se succédèrent, Rutile aimait de plus en plus ce pays, la nourriture était exquise et les femmes vraiment ravissantes, ce fut d’ailleurs le dernier soir où avant de s’endormir, il se souvint de chose qu’il avait oublié. Des explications que son père lui donnait sur la vie, il lui avait souvent parlé des Geishas et autres filles de joie. (Surement que son côté coureur de Jupon lui vient de son père.) Il lui avait dit qu’un jour, il l’emmènerait au Japon et en Chine, il se sentait mal, il avait toujours voulu oublier les souvenirs heureux qu’il avait d’avant la mort de sa petite sœur. Et maintenant il avait du mal à s’endormir, il avait souhaité la mort de son père et il s’en sentait coupable. Rutile ferma les yeux en pensant que tout serait bientôt terminé et il s’endormit.
Comme d’habitude son sommeil était agité et rempli de vision sinistre et sombre. Il cauchemardait quand il sentit une main sur sa joue, dans ses rêves la main appartenait à sa petite sœur mais quand il ouvrit les yeux, Onyx était près de lui. Sa voix lui permit de se réveiller complètement, il sourit. Son majordome l’aida à s’habiller, des vêtements amples, plus pratique pour se déplacer, il accrocha son katana à sa ceinture et tressa ses long cheveux dans son dos. L’heure de la vengeance avait sonné ….

-Allons y alors, j’ai envie de terminer ça le plus vite possible … Mais s’il te plait, j’aimerai que tu me laisses tuer le chef moi-même, tu n’interviens que si je suis en danger, d’accord ?

Rutile lança un regard à son majordome qui hocha positivement la tête, il avait l’habitude de ne rien pouvoir déchiffrer dans son regard impassible mais c’était toujours énervant.Onyx le prit dans ses bras et le comte se pendit à son cou retrouvant un sourire paisible. Ils arriveraient plus vite aux assassins comme ça et puis Rutile était capable de se perdre comme le soleil n’avait pas encore montré le bout de son nez sur Shanghai. Il ne bougea pas jusqu’à leur arrivée dans un espèce de club, le majordome le déposa devant la porte et il tapa pour que quelqu’un vienne leur ouvrir. Ce n’était pas très discret mais il était accompagné d’un démon, il n’avait rien à craindre, enfin normalement … Un homme, bien costaud, vint leur ouvrir, il leur souhaita la bienvenue avec un sourire ce qui surpris un peu le comte, il ne pensait pas que ce genre de montagne de muscle pouvait être sympathique. Il entra suivi de son majordome, c’était en fait une sorte de maison close chinoise. Le paradis de tous les hommes pas assez beau pour séduire les jeunes femmes nobles, ce qui n’était évidement pas son cas.

L’endroit était bien décoré et les demoiselles étaient vraiment belles mais il n’était pas là pour ça. Il suivit finalement Onyx qui savait à quoi ressemblaient ces personnes. Ils s’arrêtèrent devant un salon, une dizaine de femme autour de cinq hommes entrain de discuter, l’un d’eux ne devait pas faire parti des assassins mais s’il était ami avec cette bande, il n’allait pas lui faire de cadeau. Soudain il eut une idée, un peu farfelue mais il pourrait ainsi approcher le chef sans qu’il ne fasse attention. Il s’éloigna de la porte, en sachant qu’ils n’avaient pas été aperçu, tout en cherchant une autre salle où il pourrait être au calme avec son démon pendant quelques minutes. Il trouva enfin une somptueuse chambre où il allait pouvoir mettre son plan à exécution. Il ferma la porte derrière Onyx et lui sourit, il allait pouvoir s’amuser en plus. Il ouvrit l’armoire et y trouva exactement ce qu’il chercha, il y avait des magnifiques robes comme celles que portaient les jeunes femmes. Il en sortit une rouge, splendide, elle était à sa taille –de toute façon il avait plutôt les proportions d’une femme. Il regarda son majordome et lui lança,

-Tu m’aides à enfiler ça ? Le démon se rapprocha de lui et il rajouta, Je devrais pouvoir me rapprocher du chef comme ça, tu t’occuperas des autres pendant que je lui réglerais son compte.

Il pensa qu’heureusement personne de sa connaissance, à part Onyx, ne le voyait s’habiller avec cette robe. Rutile demanda ensuite au démon qui était le chef de la bande, il n’avait jamais eu le temps de bien voir son visage et il ne voulait pas se tromper. Il sourit à la vue des photos (on va dire que tu avais des photos d’eux xD), Ces assassins n’avaient absolument aucune chance. Une fois qu’il eut mis les vêtements, il posa sa tresse sur son épaule droite et accrocha un voila sur le bas de son visage –Un peu comme une indienne quoi ! Il s’observa dans un miroir en ajustant le haut de sa robe pour donner une impression de volume au niveau de la poitrine. Il ajouta une touche de maquillage et se tourna vers Onyx,

-Comment tu me trouves ? ♥

Bizarrement, il se sentait beaucoup plus à l’aise maintenant, certainement parce qu’il avait un plan ou alors parce qu’il aimait les robes. Il revint dans la salle, les hommes n’avaient pas bougé d’un pouce, il posa un baiser sur la joue d’Onyx lorsqu’un des assassins lui proposa de le rejoindre. Coup de bol, c’était le chef et il empestait l’alcool, la tenue de majordome du démon ne devait même pas l’interpeler. Evan –puisque c’était son nom- se colla un peu à lui et Rutile se sentit mal à l’aise, il avait pour habitude de séduire pas le contraire. Il posa une main sur sa joue avant de dire,

-J’ai l’impression de t’avoir déjà vu quelque part … Tu es très belle …

Et alors que ses acolytes autour d’eux étaient beaucoup trop occupés avec les autres filles de joies, Rutile posa un baiser sur sa joue et planta son poignard dans sa main qui venait de lui effleurer la jambe. Il souriait sereinement, quand l’homme se mit à hurler, il n’avait délibérément pas touché le cœur, il voulait le faire souffrir. Onyx était déjà au travail sous les yeux horrifiés des jeunes filles, il empêchait quiconque de s’approcher de lui et du meurtrier. Alors qu’Evan tenait sa main pleine de sang en se tordant de douleur, le comte arracha sa chemise et joua avec son poignard. Son regard plein d’incompréhension et de terreur fixait son flingue sur la table basse, malheureusement il n’eut pas le temps de l’atteindre que Rutile plantait son arme dans son autre main et qu’il se mit sur ses genoux. Il essayait de résister contre la haine qui montait en lui à la vue de cet homme, il était enfin en face de celui qui avait tué sa petite sœur et il allait le payer. Evan hurlait à présent, il ne cessait de lui demander qui il était et qu’est-ce qu’il leur voulait en oubliant pas d’ajouter des mots plus ou moins grossiers. Le comte se contenta d’un sourire avant de tailler la peau de son abdomen. Au bout de quelques minutes qui furent surement les pires de cet homme, il le supplia de le tuer. Toujours un sourire calme aux lèvres, il avait marqué le prénom de sa petite sœur sur le torse du tueur. Il finit par dire,

-Tu m’as pris la seule personne que je chérissais le plus au monde … Rendez-vous en enfer ♥.

Il planta lentement sa lame dans le cœur d’Evant avant qu’il n’ait pu ajouter un mot. Il se tourna vers Onyx qui en avait fini lui aussi, tous les assassins de sa sœur avaient péri, il en était profondément heureux même s’il n’avait toujours pas envie de mourir. Il avait du sang sur les mains et en plus il était en robe, ce n’était pas très classe mais il se pendit au cou de son démon. Il lui fit un sourire, un vrai sourire empli de bonheur,

-Bon je crois que le moment de prendre mon âme est venu…. Je te remercie sincèrement de m’avoir aidé à me venger …. Je crois que malgré tout, c’était les plus belles années de ma vie…. Il lui fit un bisou sur la joue et planta ses yeux dans les siens, Alors que faut-il faire ?

À peine réveillé, Rutile souriait déjà. Onyx resta de marbre et l'aide à s'habiller comme il le faisait tous les matins depuis qu'il était devenu son majordome. Il regarda son maître passer son katana à sa ceinture et ses yeux ambrés se tournèrent vers la fenêtre ouverte. Ce serait plus discret de partir par là, d'autant plus qu'ils ne reviendraient jamais ici. Lorsque le jeune comte demanda à son majordome de ne pas tuer le chef de cette bande d'assassin, ce dernier hocha positivement la tête, montrant qu'il avait compris. Ce serait amusant, pour une fois ! Son visage restait tout de même indéchiffrable tout comme la lueur dans ses yeux animal. Il ne voulait pas tuer Rutile au fond, il l'aimait beaucoup... Beaucoup trop ! Sous cet élan " d'amour " que l'on éprouve pour un frère, Onyx referma ses bras sur Rutile. Ce dernier se pendit comme d'habitude à son cou et le démon l'entraina dans la nuit noir des rues de Shangai. Une fois arrivé devant un pub, le majordome déposa son maître devant la porte. Celui-ci leva son poing et frappa trois petits coups. Ce n'était pas très discrets, m'enfin l'entrée était prévue ainsi connaissait bien son maître, alors Onyx n'en fut pas étonné ou exaspéré, simplement amusé. Un homme très grand et très musclé ouvrit la porte. Contre toute attente, il leur fit un large sourire de bienvenue. Comme quoi, il ne faut jamais se fier aux apparences !! Le démon entra à la suite de son maître et jeta quelques coups d'œil autour de lui. Hé bien dit donc !

Onyx pensait qu'un bel homme comme Rutile n'avait rien à faire ici pour séduire les femmes. Il le faisait bien assez aux soirées de toute façon ! Heureusement qu'ils n'étaient pas là pour ça. Mais Monsieur pourrait roucouler auprès des femmes ensuite... Ah mais non ! Non, puisque plus jamais il ne verrait la lumière du jour. Fermant son esprit à tous remords, le démon se rembrunit et se contenta de suivre son maître et laissant ses pensées douteuses derrière lui. Ils s'arrêtèrent dans un salon et les yeux ambrés d'Onyx tombèrent sur le groupe de cinq hommes. C'étaient bien eux les tueurs !! Mais ils n'allaient tout de même pas les tuer ainsi ? Heureusement non ! Rutile l'entraina dans une petite pièce plus loin, comme s'il connaissait cet endroit. La pièce était totalement vide, cela devait être une chambre. En fouillant dans les armoires, le jeune comte trouva néanmoins une robe. Onyx capta le regard de son maître mais il n'eut même pas un sourire moqueur face à cette situation. Si cela était nécessaire pour duper ces hommes qui se détendaient avec de belles filles... Les traits de Monsieur étaient parfait pour cacher son appartenance au sexe masculin. Le démon regarda si personne n'arrivait par la porte et aida son précieux maître à enfiler cette tenue destiner aux Ladies. Cela était étrange de voir Rutile dans cette tenue, mais il ressemblait vraiment à une femme, cela dit !

-Vous êtes exquise, mademoiselle.

Onyx regarda Rutile revêtir un voile à son menton, cela faisait assez indien. Le majordome suivit le jeune comte en dehors de cette pièce. Ils tombèrent directement sur un homme. Oh ! Mais c'était Evan Rosier, le chef des assassins de la sœur de Monsieur ! La chance jouait visiblement en leur faveur. D'ailleurs celui-ci sembla s'intéresser à Rutile. Il joua la comédie quelques instant avant de plonger un poignard dans sa main gauche. Ce fut à cet instant précis, au moment ou Evan poussait un cri de douleur et de surprise mêlée, que le démon sortit ses ciseaux des manches de son manteau. Il les jeta tour à tour sur tous les hommes - amis ou pas des assassins - qui essayaient de s'approcher. Les jeunes filles, paniquées, partaient en courant. Cela créait une cohue immense. Le majordome des enfers lacera le dos d'un homme qui essayait de lancer un couteau sur Rutile avec sa chaine d'argent. Celui-ci hurla de douleur et s'effondra au sol dans des spams de douleurs. Il en vint plusieurs comme ça et beaucoup connurent un sort douloureux. Onyx se retourna quelques secondes afin de voir ou en était son cher maître et si rien de fâcheux ne lui arrivait. Le spectacle qui s'offrit aux yeux du démon le fit presque frémir d'extase: il charcutait littéralement le corps de l'assassin de sa sœur. Ce ne fut que lorsque le corps d'Evan s'effondra sur le sol que les autres reculèrent de plusieurs pas en pointant du doigt le blondinet et son majordome en psalmodiant des paroles de vengeance. Ils étaient bien stupide et ils détallèrent comme des lapins prient en chasse !

Onyx braqua son regard sur Rutile qui semblait au comble du bonheur. Au moins il partirait sereinement ! Le démon ne céderait pas à la compassion, après tout il était un diable pas un ange de l'amour. Sa décision était prise, il mangerait l'âme de Rutile même si cela était assez triste en effet. Ce dernier semblait résigner à son sort comme tous les humains passant un pacte avec un démon. Il lui fit un bisou sur la joue et demanda ce qu'il devait faire. Inexorablement, Onyx mangerait bel et bien son âme... Il lui fit un de ses rares sourire et posa son manteau sur ses épaules avant de l'envelopper de ses bras. Il s'avança jusqu'à la sortie du pub et claqua la porte derrière lui. Toutes les filles avaient fuies dans les rues de Shangai et un calme presque inquiétant régnait par ici. Le démon était toujours le majordome de son maître, il devait tenir son rôle jusqu'au bout. Pour donner plus de confort à celui-ci, il se dirigea à grand pas, aussi vite que pouvait le faire un démon, vers un coin tranquille qu'il avait repérer dans ses maintes recherches des assassins. Il s'agissait d'un parc où reposait un grand lac. Au milieu de ce lac se trouvait une petite île. Onyx déposa délicatement son maître dans une barque et il rama jusqu'à l'îlot qui les attendait quelques pas plus loin. Ils accostèrent en douceur et le démon aida son précieux maître à descendre de là; il était toujours dans sa tenue féminine. Il s'avancèrent un peu entre les arbres et Onyx fit s'asseoir son maître sur un banc avant de s'agenouiller devant lui.

-Take this kiss upon the brow! And, in parting from you now...

Suivant le geste à sa parole, Onyx embrassa le front de son précieux maître et son cœur se mit à battre à tout rompre dans sa poitrine. Il ferait en sorte que Rutile souffre le moins possible ! Ce fut ainsi qu'il approcha son visage de celui du jeune comte afin de manger sa délicieuse âme. Mais alors qu'il s'apprêtait à plonger ses crocs dans celle-ci, toute brillante et appétissante, il referma la mâchoire et ses deux mains vinrent s'abattre sur les épaules de Rutile. Onyx baissa la tête et s'agrippa au jeune homme comme à une bouée avant de plaquer sa tête contre sa poitrine. Il ne pouvait pas... C'était impossible !! Pas lui, pas son précieux maître !! Misérable, il n'osait plus bouger mais il prononça quelques mots dans un murmure:

-Je ne peux pas... vous tuer...

Invité Invité

Après la mort de tous les assassins de sa sœur, Rutile se laissa emmener par Onyx. Ils arrivèrent dans un magnifique parc typiquement Japonais. Il allait pouvoir mourir en paix, quoiqu’il regrettait vraiment une chose, sa tenue totalement ridicule pour un homme de son rang. Il sourit à la pensée que sa mère ferait une crise cardiaque en le voyant ainsi habillé. Finalement, ils parvinrent à un îlot au milieu du lac. Il ne savait pas trop à quoi il devait s’attendre mais il ne dit rien. Il laissa le démon s’installer sans le quitter des yeux. Il était à la fois très excité et effrayé mais même si Rutile avait un peu peur il n’en montrait rien. Sa petite sœur était vengée grâce à un démon qui avait « gâché » des années de sa vie à le servir, alors il était heureux, quoiqu’il avait peu de chance de la rejoindre au paradis.
Il retira le voile de son visage et Onyx se pencha sur lui. Il hésita entre fermer les yeux ou les garder ouverts, il choisit de le regarder alors que le coup ne venait pas. Le démon le prit alors dans ses bras, c’était un geste peu commun venant de lui mais Rutile referma ses bras autour de lui et sourit. Il n’arrivait pas à le tuer ?! Alors qu’il avait enfin réussi à se faire une raison ! Mais, cela voulait-il dire qu’il allait pouvoir mourir de vieillesse comme n’importe quel humain ? Quoique non, il n’avait aucune envie de mourir de vieillesse, les rides et l’arthrose très peu pour lui ! Enfin ça, c’était une autre histoire. Il ne comprenait pas bien ce qui allait se passer maintenant, un démon qui épargnait son maître, cela ne devait pas arriver souvent ! Il arrêta l’étreinte et leva la tête d’Onyx pour plonger ses yeux bleus dans les siens !

-Et bien, heu … Tant … mieux, non ? Il lui sourit gentiment et demanda, Mais … Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? Enfin je veux dire … Tu vas partir ? Il soupira, Parce que, si tu ne manges pas mon âme, tu vas devoir te mettre au service de quelqu’un d’autre, non ?

Il se redressa un peu en trouvant que cette robe était loin d’être pratique pour bouger. Il allait se sentir seul si Onyx partait. Mais il le comprenait ça ne devrait pas être amusant tous les jours d’être son majordome. Il fut un peu surpris par sa réponse mais lui sourit. Il était un peu soulagé, finalement il n’allait pas mourir, pas de cette façon en tout cas. Il se leva mais en faisant un pas il trébucha sur sa robe pour se retrouver dans les bras du démon. Evidemment ça devait être difficile de tuer un maître qui ait passé des années à se coller à lui. Il pesta de porter ces vêtements encombrants et il se redressa, ils n’allaient pas rester là ! Rutile demanda à Onyx de le ramener sur la rive. Il n’avait plus rien d’important à faire, il pouvait profiter de la Chine ou rentrer en Angleterre. Il se dit qu’il n’avait plus rien à faire ici, il n’y avait que de mauvais souvenirs et puis la police allait rechercher l’auteur de ces meurtres. Il ne valait mieux pas traîner trop longtemps dans la région. En même temps, il n’avait pas envie de rentrer à Londres mais bon, il était attendu par plein de jolies filles.

[En cours]

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