Escapade Matinale [PV Onyx]

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Non, non arrêtez, rendez là moi !

Rutile se réveilla en sursaut dans son lit, ses longs cheveux dorés en bataille collaient sur sa chemise de nuit. Il avait encore rêvé de sa sœur, ça lui arrivait tout le temps maintenant qu’elle était morte. Il regarda sa montre posée sur sa table de nuit en soupirant, il n’était même pas 8 heures du matin. Il se levait de plus en plus tôt ces temps ci … Il passa sa main sur sa nuque, la marque du pacte le brûlait toujours un peu mais il ne s’en plaignait pas. Il se le leva lentement et se dirigea vers la fenêtre. Il ouvrit les rideaux, d’habitude c’était son démon qui le faisait mais il avait besoin de lumière. Il ouvrit d’un geste vif la porte fenêtre en souriant. Le soleil illuminait son torse, puisque sa chemise de nuit était entrouverte, il n’aimait pas la fermer et puis cela évitait qu’on le prenne pour une fille. Il resta quelques minutes devant la fenêtre avant de se décider à aller dans sa salle de bain pour se coiffer. Il se regarda dans son miroir, il se sentit horriblement seul. Il attrapa sa brosse et coiffa ses longs cheveux rebelles en une espèce de queue de cheval.
Il décida ensuite d’aller se promener, Onyx allait surement s’étonner de ne pas le trouver dans sa chambre mais tant pis, c’était le maître, il faisait ce qu’il avait envie de faire. Il attrapa un chapeau blanc et le posa sur sa tête, il se préparait à sauter du balcon quand son ventre commença à le torturer. Il avait vraiment faim mais s’il descendait Onyx lui ferait son petit déjeuner et il allait devoir suivre son emploi du temps. Et il avait d’abord envie de profiter de la matinée. Finalement il décida de descendre directement en cuisine, et puis il allait s’amuser à essayer d’échapper à son majordome. Il sortit de sa chambre en marchant, souriant aux domestiques qui passaient à côté de lui dans les couloirs. Il devait avoir l’air un peu bête à déambuler en chemise de nuit mais il s’en fichait. Il prit le grand escalier pour descendre au rée de chaussée et tourna ensuite vers la cuisine. Il n’avait aucune idée d’où Onyx pouvait bien être mais c’était plus marrant. Il arriva enfin dans les cuisines, il fit un grand sourire à la bonne qui était en train de faire la vaisselle du soir puis il regarda la cuisinière. (oui y’a que des filles XD)

-Pourquoi êtes vous réveillé si tôt ?

-Je n’avais pas sommeil, tu n’aurais pas quelque chose à manger ?

Rutile sourit gentiment à la cuisinière qui lui lança une pomme avec un sourire complice, elle savait bien qu’Onyx devait lui faire son petit déjeuner pourtant elle le laissa partir. Il décida de remonter dans sa chambre, puisque s’il sortait par la porte d’entrée il avait beaucoup de chance de tomber sur son majordome. Et puis le balcon n’était pas si haut, enfin il lui semblait. Il rouvrit la porte de sa chambre en remarquant qu’Onyx avait dû y passer. Il croqua dans sa pomme et il sauta de son balcon.
C’était beaucoup plus haut qu’il le pensait, il commença légèrement à craindre la chute même s’il avait toujours un sourire sur les lèvres. Mais elle ne vint pas, il sentit que quelqu’un l’avait rattrapé, sans même lever les yeux il dit,

-Comment tu fais pour toujours savoir où je suis ?!

Il croqua une deuxième fois dans sa pomme avant de la mettre dans la bouche de son majordome. Bizarrement Rutile avait un démon qui mangeait quelque chose d'humain…

Le matin se levait. Les démons n'ont pas besoin de dormir et donc Onyx finissait de revêtir sa veste devant un petit miroir. Il se demandait si cette fois son maître resterait tranquillement dans son lit en attendant qu'on l'habille ou s'il n'en ferait qu'à sa tête. Le démon majordome se présenta d'abord en cuisine. Il voulait être sur que la cuisinière face les plats demandait et non tout autre chose. La bonne lui apprit qu'elle ferait la bibliothèque aujourd'hui, les courses et la vaisselle sans fautes. Enfin c'est ce qu'elle disait! Bavarde comme une pie, elle se perdait toujours à bavarder avec le premier passant venu! Ainsi, Onyx lui assura qu'il irait lui même faire les courses et verrait si le maître voulait venir: ça le sortirait un peu du manoir après tout! Le démon ne se permit pas de prendre une pomme au passage, il était l'heure de réveiller le maître avec une tasse de thé. Ensuite ils descendraient pour qu'il prenne son petit déjeuné à moins qu'il veuille le prendre au lit! Onyx disposa une tasse et une théière sur un plateau qu'il posa à plat sur sa main droite et il versa du thé dans la tasse tout en sortant de la cuisine. Arrivé devant la chambre de son maître, il frappa trop petit coups à la porte avant d'entrer. Bien entendu, Rutile Turner n'était pas dans son lit! Et il ne s'était pas habillé tout seul donc il se baladait en chemise de nuit dans tout le manoir! On reconnaissait bien là l'attitude d'enfant de son maître!

Gardant le plateau de thé sur sa main droite, Onyx saisit les vêtements du maître et sortit de la chambre en comptant bien le retrouver! Gardant tout son calme, étant un démon patient et toujours impassible, enfin presque, il se dirigea vers la sortie et il se dirigea tout d'abord vers la cuisine. Il n'y entra pas directement, jetant plutôt un discret coup d'œil. La cuisinière chantonnait doucement, un peu moqueuse envers une personne qui n'était pas dans la pièce, et elle continuait à préparer le repas de midi avec le plus grand soins. Il n'y avait plus que quatre pommes dans la panière à fruit alors que lorsque Onyx était passé il y avait encore cinq beaux fruits rouges et magnifiques. Rutile Turner était-il passé par là? Certainement! La bonne n'aimait pas les pommes et la cuisinière ne mangeait jamais en préparant ses repas. Le majordome n'avait plus beaucoup de temps avant que le thé ne soit froid, il se dirigea à nouveau dans les couloirs lorsqu'il ressentit un froid. Oui il faisait froid! Il se précipita vers la chambre de son maître et une lueur quelques secondes apeurés apparut sur son visage. Mais il précipita plutôt vers la fenêtre ouverte et sauta dans le vide en saisissant son maître par la taille tout en lâchant le plateau de thé. Ils atterrirent sur le sol sans une égratignure et Rutile semblait un peu boudeur alors qu'il croquait dans sa pomme et l'enfonçait ensuite dans la bouche de son démon. Onyx rattrapa alors le plateau avec la tasse encore pleine et la théière intacte. Tout en enlevant la délicieuse pomme de sa bouche il s'inclina devant son maître avec un léger sourire.

-Votre thé va être froid, monsieur. Voulez-vous le boire une fois habillé? Si je puis me permettre, ce n'est pas là l'apparence d'un gentleman de votre rang, maître.

Onyx croqua une deuxième fois dans la pomme que Rutile lui avait enfoncé dans la bouche et il sembla que ses yeux dorés s'illuminèrent comme s'il s'agissait d'une drogue et qu'il en était dépendant. Il la posa ensuite sur le plateau et, sans attendre d'ordre, prit Rutile dans ses bras et sauta jusqu'au balcon de la chambre du maître. Il le posa doucement sur son lit et s'agenouilla devant lui en lui présentant le plateau de thé. Il lui ferait part de son emploie du temps par la suite.

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Rutile soupira, il n’aimait pas quand Onyx se permettait de faire des choses sans qu’il lui en ait donné l’ordre. Même s’il lui avait peut-être sauvé la vie, il n’était pas un maître difficile la plupart du temps mais il préférait qu’on lui obéisse. Il regarda son démon attraper le plateau de thé en souriant, Le comte regretta de lui avoir donné une pomme, il était bien trop gentil avec son majordome. Rutile sourit, il remarqua qu’il n’était toujours pas habillé. Ce n’était pas vraiment un problème pour lui mais Onyx n’avait pas l’air d’apprécier que son maître se balade en chemise de nuit. Il remit son chapeau en place sur sa blonde chevelure (xD) et planta son regard dans celui du démon. Il n’eut pas le temps de répondre que le majordome l’attrapa dans ses bras, il n’avait aucune envie de se laisse faire mais il n’était plus un gamin…. Enfin plus vraiment. Il se laissa poser sur son lit et regarda Onyx s’agenouiller devant lui.

-Tu ne peux pas te permettre Onyx…. Je fais encore ce que je veux ! Il sourit gentiment en passant une main dans ses cheveux. Mais je dois avouer que tu as quand même raison, je ne vais pas rester habiller comme ça toute la journée.

Il se servit une tasse de thé, il avait toujours faim mais il n’y avait rien de mangeable dans ce plateau. Il souriait toujours, il pourrait être désagréable mais il n’y arrivait pas. De plus, Il avait trop faim pour s’énerver. Rutile se leva ensuite, il voulait s’habiller maintenant, il avait un peu froid dans sa chemise. Il attendit quelques instants que le démon daigne l’habiller au lieu de paresser bêtement. Il se laissa enfiler une chemise blanche et un pantalon noir avant de remettre son chapeau en place sur sa tête. Il n’en avait pas besoin mais c’était plus un tic qu’autre chose.
Une fois qu’il fut prêt, il embrassa son majordome sur la joue en souriant. Il semblait tout à fait normal mais il avait toujours un comportement quelque peu excentrique.

-Bon j’ai faim, tu as bien dû préparer mon petit déjeuner.

Rutile fit un sourire moqueur à Onyx puis il se prépara à descendre dans la salle à manger. Il passa la porte en déboutonnant les trois premiers boutons de sa chemise, puis descendit les escaliers de la demeure en compagnie de son majordome. Il souriait, il était de bonne humeur, comme tous les jours depuis sa naissance, …malgré sa faim. Il se dirigea vers la table en chantonnant, la bonne se tourna en souriant sur son passage. Il s’assit sur une chaise en attendant que le démon lui apporte son petit déjeuner. Il le vit disparaître quelques minutes en cuisine avant de réapparaître près de lui avec la nourriture. Au moins Onyx faisait des repas délicieux, le comte attendit qu’il ait fini d’annoncer les plats avant de manger. Il y avait son habituelle tarte aux pommes, et les différents mets que l’on trouve dans un petit déjeuner. Il attaqua la tarte en souriant (enfin vous avez compris qu’il sourit tout le temps quoi !). Une fois qu’il eut fini, il n’avait finalement plus faim, Il n’était pas un gros mangeur. Il se leva rapidement en faisant voler sa chemise qui était maintenant complètement ouverte. Il n’avait pas du tout l’aspect d’un noble dans cette tenue mais il se fichait pas mal de l’image qu’il donnait de lui. Il se tourna vers Onyx en passant la main dans ses cheveux, Il allait maintenant devoir suivre son emploi du temps même s’il aurait préférer s’amuser. Il avait 17 ans mais pourtant il aimait encore se divertir plutôt que travailler.

-Bon alors, il y a quoi au programme aujourd’hui mon chou ?

Il se dirigea vers une des grandes fenêtres de la salle à manger en soupirant. Le jardin était magnifique, les fleurs du champ lui donnaient envie d’aller s’y promener. Il espérait que son emploi du temps ne serait pas trop chargé pour qu’il puisse y faire un tour. Mais bon comme d’habitude, il était un jeune comte donc il avait beaucoup de chose à apprendre. Il aimait beaucoup certain cours comme le chant, mais il en suivait d’autre par obligation comme le piano. Mais c’était Onyx qui gérait sa journée, il n’avait pas forcément ce qu’il aimait.

Bien entendu, Rutile n'était pas un méchant maître! Il râlait simplement parce qu'il aimait qu'on lui obéisse. Mais dans la vie il y a parfois des choses qui ne se déroule pas comme on l'aurait souhaité! Bien entendu, Onyx ce garda de lui en faire la remarque, il n'aurait pas eut de pomme pendant le reste du mois et il n'était pas forcément conseillé de le voir en manque de ce jus délicieux. En effet, si il ne pouvait manger de pomme il se mettait à faire des choses un peu folle, comme danser ou rire soudainement sans qu'il ne le face exprès. Bien entendu, si la vie (et surtout l'âme, hein!) de Rutile était en danger, il se passerait de pomme durant des années et des années afin d'assouvir sa faim la plus importante! Surtout que l'âme du comte Turner était encore relativement pure et donc relativement gouteuse. Pas aussi bonne que celle du comte Phantomhive, d'après les rumeurs de démons et de shinigami qu'il fréquentait de loin, mais une âme gouteuse tout de même. Lorsque Rutile eut finit son thé, Onyx tendit le plateau en avant pour qu'il puisse y déposer sa tasse et il se dépêcha d'habiller convenablement le maître. Il ne devait pas apporter la honte sur la famille Turner, tout de même! Mais s'il voulait tant que ça paraitre débrailler, que grand bien lui face! Cela ne ferait rien de mal à Onyx de toutes façons!

Après avoir boutonné sa belle chemise blanche, il le regarda droit dans les yeux, impassible. Même le bisou de son maître sur sa joue ne le fit pas changer d'attitude. Une personne normal aurait été touché, mais Onyx se contenta de rester un mur de glace impénétrable. Il se redressa après avoir frôlé la nuque de Rutile et il finit par sourire. Un sourire mystérieux... Étrange... Presque amicale, presque hostile. Le maître se leva après avoir annoncé qu'il avait faim. S'inclinant légèrement, Onyx referma la porte de la chambre derrière lui lorsqu'ils sortirent dans le couloir: il demanderait à la femme de chambre de faire le lit. Il n'avait pas à tout faire tout seul après tout, il n'était qu'un simple majordome... démoniaque.

Onyx se dirigea rapidement dans la cuisine alors que Rutile allait prendre place dans la salle à manger et il prit quelques plats dans ses mains après avoir sortit l'habituelle tarte au pomme! Que serait un petit déjeuné sans tarte au pomme?! Ce ne serait pas digne d'un petit déjeuné... Arrivé quelques secondes plus tard dans la luxueuse salle à mangé, il déposa les plats sur la table et enleva quelques grains de poussières d'un geste impatient qui trainaient sur la fourchette à côté de l'assiette de Rutile. Il devrait dire quelques mots à Krysta, la bonne. Il servit son maître tout en lui présentant son petit déjeuné. Il avait cuisiné typiquement japonnais aujourd'hui.

-Votre habituelle tarte au pomme, parfumée à la cannelle, est dorée à point et elle croustillera sous vos dents, monsieur. Vous avez également devant vous du parvenu directement de Chine, du poisson grillé, dont la cuisinière à enlevé les arrêtes, et également du nori au gout salé de l'océan indien! (des algues séchées huhu )

Onyx se recula derrière le fauteuil de son maître en passant les mains derrière son dos tout en songeant que le lendemain il cuisinerait français car le japonnais était un peu étrange. Tous les humains n'aimaient pas forcément les cuisines étrangères... Ce que le démon ne pouvait pas vraiment comprendre! Lorsque son maître eut finit, il fit signe à une des trois bonnes employées dans le manoir (c'est beaucoup, en effet, mais bon!) de débarrasser et de faire la vaisselle tout de suite pour que les couverts soient propres et brillent comme s'ils étaient neufs. Rutile se leva alors d'un mouvement gracieux, faisant volé autour de lui les pans de sa chemise ouverte, et il se tourna vers lui en lui demandant ce qu'il y avait au programme aujourd'hui. Le matin est le meilleur moment pour les leçons de piano! Ensuite il devrait prendre des cours de danse... et ils iraient faire un tour en ville car il y avait quelques petits indices qu'Onyx voulait montrer à son maître. Mais il ne lui en parla pas tout de suite, sinon Rutile aurait exigé qu'il lui montre les indices immédiatement! Il devrait être plus patient avant de pouvoir venger sa sœur... Et lui pour manger son âme.

-Pour commencer votre journée, monsieur, vous aurez votre leçon de piano puis un cours de danse avec mademoiselle Kim. Ensuite... il y aura comme qui dirait une surprise pour vous, monsieur.

Onyx lui servit un sourire plein de mystère et lui fit signe poliment de se diriger vers la salle de danse, de musique et d'entrainement à l'escrime et il le suivit en posant une main protectrice sur son épaule. Il sentait quelque chose de mauvais dans l'air... Quelque chose de louche. Personne, à part la cuisinière et la femme de chambre, ne savait se battre. La cuisinière faisait autrefois le service à la guerre, pour les soldats. Quand à la femme de chambre elle avait été dirigeante d'une maison de correction et maniait le fois et toutes autres techniques de tortures à la perfection. Onyx leur demanderait de rester sur leurs gardes plus tard... Mais plus tard était trop tard car à peine le jeune maître installé au piano qu'une détonation fit trembler le manoir au point de faire basculer le piano...! Onyx attrapa vivement Rutile par les épaules et le colla contre lui d'un bras alors qu'il faisait un saut prodigieux en arrière.

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Rutile avait sa main droite posée sur sa nuque, il écoutait attentivement Onyx en souriant. Evidemment la journée commençait par une leçon de piano. Il était très doué, de toute façon tous les cours artistiques lui réussissaient bien. Ensuite il avait de la danse, avec mademoiselle Kim, la danse en soi n’était pas très intéressante mais le professeur était particulièrement attirant. Kim était brune aux yeux noirs, une hispanique, avec des formes de danseuse mais néanmoins ravissantes. Pourtant elle lui avait toujours résisté, elle avait apparemment déjà un fiancé dans un pays étranger. Il s’en fichait, au moins il avait de quoi se rincer l’œil pendant les cours. Rutile fit un léger sourire avant de poser ses yeux sur son majordome. Il avait une surprise pour lui, voilà qui allait attiser sa curiosité jusqu’à l’après midi. Peut-être qu’Onyx avait trouvé des indices ou alors il cherchait juste à l’embêter … non ce n’était pas son style. Malheureusement il n’avait pas le temps de lui demander plus d’information, il devait suivre son premier cours. Il se dirigea dans la salle suivi de son démon qui avait posé sa main sur son épaule. Geste que Rutile appréciait même s’il ne disait rien. Il n’avait pas reçu beaucoup d’affection de ses parents alors un peu d’attention ne lui faisait pas de mal même s’il aimait qu’on le traite en adulte.
Il s’installa au piano et à peine touchait-il la première note qu’Onyx le prit dans ses bras et le tira en arrière. Il eut un petit temps de réaction avant de se rendre compte que le piano avait basculé en avant. Si le démon ne l’avait pas sauvé il aurait fini comme une crêpe, finalement il pouvait se montrer efficace de temps en temps. Mais le piano n’était pas le problème, il y avait eu une détonation. Une détonation ? Dans son manoir ? C’était une première, qui cela pouvait-il bien être ? Rutile embrassa la joue d’Onyx pour le remercier puis s’écarta de lui. Il ne comprenait pas tout à fait ce qui se passait. Il se dirigea vers la fenêtre, il vit une dizaine de personne qui tirait en direction du manoir. Il passa une main dans ses cheveux comme à son habitude quand Onyx le poussa de devant la fenêtre. Le comte commençait à en avoir assez d’être secoué comme cela. Il s’apprêtait à sermonner le démon quand un morceau de la fenêtre, au niveau de sa tête, explosa. Il lui avait une fois de plus sauvé la vie, heureusement, c’était son âme qui était en jeu. Il lui fit un sourire confus quand la porte s’ouvrit violemment… la cuisinière ?!
La jeune femme murmura quelque chose à l’oreille d’Onyx, peut-être savait-elle qui était les intrus dehors ? Il n’entendit rien ce qui le vexa un peu, il avait tout de même le droit de savoir qui était dans son jardin. La cuisinière attrapa le bras de Rutile,

-Nous ne devrions pas rester là maître ♥.

Le comte ne savait pas trop pourquoi il devait écouter sa cuisinière et qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire là mais il se laissa entraîner vers la porte. Malheureusement ils n’eurent pas le temps de sortir que deux hommes armés de pistolets entraient dans la salle de cours. Rutile ne comprenait rien, il pensait qu’il n’avait pas d’ennemis, enfin pas d’ennemi capable d’aller jusque là. A croire que non… Il attrapa une des épées servant aux cours d’escrime et se plaça derrière la cuisinière.

-Où est le vieux ?

Le vieux ?? Il parlait de son père ? Que voulaient-ils faire au comte Turner ? Malheureusement, comme d’habitude, tout allait de travers. La cuisinière tua le premier homme avec son fusil avant que Rutile n’ait pu lui poser la moindre question. Mais que faisait-elle avec un fusil d’ailleurs ? Toute cette situation était vraiment beaucoup trop compliqué mais il n’avait pas le temps de demander à la jeune femme où et pourquoi elle avait appris à se servir d’un fusil. Il soupira longuement quand il sentit le bout d’une arme sur sa tête, Onyx ne servait décidemment à rien pour le laisser se faire piéger ainsi…
Le jeune comte jeta un regard à son majordome pour qu’il le sorte de cette situation embarrassante mais l’homme rajouta,

-Amenez moi jusqu’au comte, et pas de geste brusque sinon je bute la tafiole.

-Ce n’est pas la peine de sortir ce genre d’insulte…

Rutile commençait à se lasser d’entendre ce genre de chose à tout bout de champs. L’homme lui donna un coup de coude dans le dos et il sortit lentement de la pièce. Il fit un léger sourire, il aurait pu donner un coup de pied à son agresseur puis le tuer mais il fallait bien qu’Onyx serve à quelque chose. Il se dirigea vers les appartements de son père, de toute façon il se fichait bien de se qui pouvait arriver à ce vieux fou….

Alors qu'il venait de sauver la vie de son précieux maître et qu'une détonation venait de retentir plus loin dans le manoir, Rutile fit un bisou sur la joue d'Onyx avant de se dégager de sa ferme étreinte. Le démon resta impassible, laissant son maître s'éloigner de quelques pas. Mais lorsqu'il s'approcha de la fenêtre, Onyx poussa assez brusquement le futur comte Turner de côté. Ce fut juste à temps puisque plusieurs balles transpercèrent la vitre pour que l'une d'elle vienne se ficher dans la paume du démon. Une lueur malsaine passa dans le regard doré et animal du majordome qui aurait bien voulut tuer ces agresseurs de ce pas. Mais il devait rester auprès de son maître au cas ou on profite de son absence. Bien sûr, Rutile savait se battre, mais il ne fallait courir aucun risque: les âmes sont tellement meilleurs que les pommes! Onyx retira la balle de sa paume. Cette dernière tomba sur le sol dans un petit bruit métallique, couverte de sang mais la plaie du démon se referma aussitôt. Ce dernier entendit la porte de la salle claquer et il aperçut la cuisinière se diriger vers lui: elle lui murmura quelques paroles à l'oreille mais le visage d'Onyx resta impassible même s'il était amusé. Il allait enfin y avoir un peu d'action dans cette triste demeure! Il faut dire qu'à part jouer au majordome et chercher des informations pour son maître, il ne s'était pas passé grand chose! Le démon hocha doucement la tête en s'écartant sur le passage de la jeune femme débrouillarde qui avait vécue la guerre et qui en avait certainement vu de toutes les couleurs! Elle saisit le noble par le bras et l'entraina jusqu'à la sortie... Seulement ils n'eurent pas le temps d'aller plus loin car deux hommes armés firent leur apparition. Onyx plissa les yeux. Il n'avait pas prévu ça... Il décida de voir comment se déroulerait les choses avant d'intervenir! D'ailleurs Rutile saisissait déjà une épée et se plaçait derrière la cuisinière!

Onyx ne put s'empêcher d'avoir un très léger sourire et il ne fut pas surpris que la cuisinière sorte un fusil et tire sur le premier des agresseurs. Par contre le deuxième posa son arme contre la tête de Rutile et il fit des menaces. Le noble commença alors à avancer jusqu'à la chambre de son père. Et s'était tout ce dont le maître était capable? Hé bien le démon était déçu! Il faudrait qu'il s'entraine plus souvent à l'escrime et ... peut-être même devrait-il apprendre à tirer? Le majordome tira deux ciseaux de dessous sa longue vestes noirs et, léger comme de la brume, il se retrouva d'un bon derrière l'agresseur de son maître et, sans que l'homme ne se doute de grand chose, Onyx fit dévier son arme d'un petit coup de lame et enfonça profondément sa deuxième paire de ciseau dans son crâne avant de faire de même dans sa gorge. L'homme émit un gargouillis rauque et tomba sur le sol, du sang recouvrant les pavés. Onyx posa une main sur l'épaule de son maître et le protégea de son corps des balles qui arrivaient sur eux.... Ce qui était fâcheux dans l'histoire c'était que la cuisinière avait tout vu! Normalement, Onyx aurait dut tomber sur le sol en se tordant de douleur mais il restait devant Rutile, imperturbable. Le majordome fut bien obligé d'assommer cette brave femme après avoir lancer sa chaîne d'argent sur les trois autres tireurs qui avaient infiltrés le manoir Turner!

-Si vous me le permettez, maître, je vous conseillerez de...

Mais Onyx n'eut pas vraiment le temps de finir sa phrase puisque les deux derniers bandits lui transpercèrent le ventre d'une lame. L'un des deux tira Rutile par les cheveux en souriant mauvaisement.

-Je vous conseillerez de ne pas faire de chichi, môssieur le tapette! Vous allez gentiment nous montrer où se trouve la chambre du vieux!

Onyx sentit qu'on lui retirer la lame du corps et des bruits de pas s'éloignèrent alors que le majordome tomber sur le sol. Il ne le toucha jamais, un démon ne meurt pas comme ça, vous le savez bien! Non, le majordome s'appuya sur ses mains alors que sa plaie se refermait et il fit un saut prodigieux en arrière. Il tira de nouveau sa chaine d'argent et fouetta les derniers agresseurs au visage avec celle-ci. Il poussèrent un cri de douleur alors que l'argent entaillait leur peau et le démon n'eut qu'à les achever avec ses beaux ciseaux brillants. Son œuvre accompli il se mit à genoux devant Rutile.

-Vous n'avez plus rien à craindre, monsieur.

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Rutile avançait droit devant lui, suivi par un inconnu qui avait son flingue posé sur sa tempe. Heureusement cette situation ne dura pas très longtemps, quand le jeune comte sentit que l’homme lâchait prise, il se retourna. Le spectacle n’était pas beau à voir, il y avait du sang partout sur les pavés et puis ces cadavres … mais Rutile n’eut pas le temps de dire un mot qu’Onyx se plaça entre lui et les ennemis et qu’il se fit tirer dessus. Ce n’était pas quelque chose qu’il pouvait voir tous les jours, enfin au moins il ne pouvait pas mourir. D’ailleurs cela devait paraître bien étrange pour la cuisinière que le démon s’empressa d’assommer pour qu’elle n’ait pas de doute sur sa vraie nature. Le comte restait derrière le majordome en attendant qu’il s’occupe de ces intrus. C’était tellement plus pratique d’avoir un démon, bon après il fallait accepter de lui donner son âme. C’est alors qu’Onyx commença à lui parler mais il n’eut pas temps de finir sa phrase. C’était lassant d’être ainsi coupé par ces hommes, Rutile baissa les yeux et vit l’épée qui transperçait le ventre du démon.

Quand un homme l’attrapa par les cheveux, pourquoi les cheveux ? C’était l’endroit qu’il détestait le plus qu’on touche. Il n’en fallait pas tant pour que Rutile accepte de les suivre, il émit un petit gémissement de douleur pendant que l’homme parlait. Il aurait volontiers montré à ces messieurs la chambre de son père mais ils n’eurent pas le temps d’aller très loin. Le comte regarda Onyx s’occuper des deux agresseurs, il trouvait que son majordome frimait légèrement mais il n’émit aucun commentaire jusqu’à la fin. En même temps, il était fort, il fallait bien l’admettre. Rutile regarda son démon mettre un genou à terre, il était tellement bien élevé que cela en devenait lassant. Il frotta les cheveux d’Onyx pour l’embêter avant d’enchainer,

-J’espère bien … mais tu vois, j’aurai préféré qu’ils tuent mon père, sinon pourquoi crois-tu que je me laisserai faire sans rien dire ?

Il fit un sourire malicieux au majordome avant de le relever. Le comte se fichait de ce genre de politesse mais c’était amusant de voir quelqu’un se mettre à genou devant lui … pour une fois. Il caressa affectueusement la joue d’Onyx avant d’entendre un coup de feu. Il pensait que c’était terminé mais apparemment non. Il attrapa la main du démon et se dirigea vers la chambre de son père, c’était de là que venait le bruit de l’arme. Il espérait que le comte actuel était mort, cela ferait de lui le nouveau comte Turner. Ils marchèrent rapidement et Rutile ouvrit la porte. Un homme était toujours dans la pièce, un revolver à la main. Il pointa les deux nouveaux venus mais il n’eut pas le temps de tirer, le jeune noble lui avait coupé la tête d’un coup sec. Du grand art, s’il pouvait se permettre de penser cela. Il n’avait pas beaucoup eu l’occasion de tuer, c’était même la première fois mais son coup était net et précis. Il s’était bien entraîner avec Onyx, du coup il savait parfaitement tuer même s’il ne l’avait jamais fait.

Il passa son katana à sa ceinture avec un sourire satisfait. Il planta alors son regard dans les yeux vides de son père, mort. Il était là, assit sur son fauteuil, une pipe à la main, la bouche ensanglantée. Rutile monta rapidement sur son corps encore chaud, il chuchota à son oreille de reposer en paix et il lui ferma délicatement les paupières. Enfin ce vieux crouton était mort, ce n’était pas trop tôt. Il était maintenant le comte Turner et il avait tous les pouvoirs et possédait tout. Sa mère ne lui poserait pas de problème puisqu’elle préférait s’amuser que gérer les affaires de la famille. Son sourire changea radicalement et il prit un air quelque peu effrayant, il se sentait bien, pour une fois depuis la mort de sa sœur, il était bien. Toujours assis à cheval sur les jambes de son père, un genou posé de chaque côté du siège, il passa une main dans ses longs cheveux dorés et soupira. Il n’avait effectivement plus rien à craindre … maintenant. Rutile était content, il descendit du fauteuil et planta son regard bleu dans les yeux jaunes d’Onyx,

-Tu t’occuperas de son enterrement, je veux quelque chose d’extravagant et ne lésine pas sur les moyens, c’était mon père tout de même … Il passa une main sur la joue d’Onyx et continua, mais pour le moment retournons à mon emploi du temps. L’enterrement peut attendre demain, personne ne sait à part les domestiques que le manoir a été attaqué donc personne n’est au courant de la mort du comte. Nous attendrons demain pour l’annoncer à la presse.

Rutile attrapa la main droite de son majordome et ils retournèrent dans la salle de musique. Le comte demanda à son démon de remettre le piano en place avant de se rendre compte qu’il était l’heure du cours de danse. Ce n’était pas plus mal puisqu’il n’aimait pas le piano. Il se souvint que son prochain cours était la danse, il se dirigea vers la piste de danse un peu plus loin quand le professeur arriva. Mademoiselle Kim était tellement belle dans sa robe rouge, qu’elle idée merveilleuse d’avoir engagé une hispanique pour lui donner des cours. Il salua la jolie jeune femme et commença à danser, il n’était pas très concentré. Il n’avait pas oublié qu’Onyx lui avait promis une surprise et il avait hâte de la voir.

Agenouillé en face de Rutile, Onyx baissa un instant les yeux sur son habit troué et tâché de sang. Il n'était pas du genre à ce plaindre mais ses costumes ne se trouvaient pas à tous les coins de rues vu qu'ils n'étaient pas vraiment ceux d'un majordome. Ils leur ressemblait beaucoup mais beaucoup de choses varié. Par exemple sa veste noir. Il n'y avait pas de queue de pie qui donnait un air extrêmement stupide à quiconque se promenait dans la rue avec ça. C'était vrais! Le démon avait toujours trouvé une allure de canard ou de pingouin aux personnes se promenant avec une queue de pie dans la rue. ( en l'occurrence, les majordomes. ) Onyx sentit la main de son maître venir ébouriffer ses cheveux noir, mais, même si le démon n'aimait pas forcément ça, il ne pipa mot. Bien entendu il était du genre impatient, mais il ne devait pas l'être avec son maître. Car pour que cette histoire finisse bien, il fallait qu'il mange son âme à la fin... pour vivre heureux jusqu'à la fin des temps. Le démon se rappelait la fois où il s'était rendu en Allemagne... C'était il y a à peine quelques années. Il avait alors joué le rôle de celui qui recopiait les livres des frères Grimm pour en faire plusieurs exemplaires. En retour, le plus jeune des deux frères, Wilhelm Grimm, devait lui donner son âme. Ce n'était pas rien puisque personne n'avait accepté de faire ce travail. Les contes de fées n'étaient pas vraiment acceptés, comme en ces temps. Quoi que... légèrement plus. La dernière histoire écrite de sa main et soigneusement recopié par Onyx était tout simplement un conte qui s'intitulait, célèbre ou pas cela n'avait aucune importance, "Les talents d'étoiles". Cela n'était pas si vieux que ça, puisque Onyx avait mangé l'âme de Wilhelm le 16 décembre 1859... Oui il y a quelques années à peine. Comme le temps passait vite! Et voilà qu'Onyx se retrouvait d'Allemagne en Angleterre! Il en avait visité des pays dans sa vie... Il en visiterait encore, et encore... allant d'âme en âme.

Onyx finit par se redresser. Il n'était pas étonné que son maître veuille la mort de son père. Il en parlait de temps à autres. Il voulait simplement devenir le comte Turner le plus vite possible. De plus, Madame n'en aurait rien à faire puisqu'elle n'était jamais ici. Le majordome avait essayé, une seule fois, de lui demander de faire plus attention à son fils. Mais cette dernière l'avait regardé de haut avec mépris. Lorsqu'il aurait mangé l'âme de ce cher Rutile, il se renseignerait pour savoir s'il pouvait manger celle de la comtesse sans passer de pacte... À moins qu'elle ne meurt avant? Un accident est si vite arriver... Le démon servit un sourire mystérieux à son maître suite à sa question et il épousseta ses vêtements.

-Mon but premier est de vous protéger, maître. Comme vous l'avez voulu dans le pacte...

La main de Rutile vint caresser sa joue, et Onyx resta parfaitement impassible. Il ne se souciait guère des gestes de son maître. Il faisait ce qu'il voulait... tant que cela restait descend et digne d'un futur comte. Le démon avait plusieurs fois réfléchit à éduquer un petit peu mieux le noble. Mais il n'avait encore jamais été majordome auparavant, il ne pouvait faire que des expériences, qu'elles plaisent ou non à Rutile Turner.... Un coup de feu retentit soudainement et les yeux dorés d'Onyx se tournèrent vers la chambre de Monsieur le Comte. Il n'eut pas le temps de prononcer un mot. Visiblement, ce n'était pas encore finit tout ce remue ménage! Le démon se laissa entrainer par son maître jusque dans la chambre, tout en serrant sa main droite encore ganté sur l'un de ses grand ciseaux aux lames argentés et au manche précieux et sa main gauche sur sa chaine, normalement entourée autour de son ventre ou de sa poitrine, sous ses vêtement. L'héritier Turner ouvrit la porte et un homme se tourna vers eux pour les pointer de son arme. Mais la balle ne sortit jamais du pistolet et Onyx n'eut pas le temps de faire un geste que Rutiler avait coupé la tête de l'agresseur. Si le majordome n'avait pas été un démon, il aurait vomit tripes et boyaux... Mais ce spectacle le fit légèrement sourire et il fut tenter d'applaudir son maître. Malheureusement, le Comte Turner était mort... Et Onyx ne savait absolument pas si son maître était un peu triste.

Oui... Le comte Turner était mort dans son fauteuil. Les yeux d'Onyx suivirent avec attention tous ce que faisait l'her... le nouveau comte Turner. Il monta sur les genoux de son défunt père pour lui murmurer quelques mots à l'oreille et lui fermer les paupières. Comme s'était attentionnée! Le démon se désintéressa de cette scène pour regarder le cadavre. Pour qui serait le ménage? Pour le majordome Onyx bien entendu! Le démon fixa sans ciller les yeux bleus de Rutile. Il semblait plus effrayant d'un seul coup et cela plus beaucoup au majordome qui eut un sourire bien mystérieux. Un enterrement? C'est toujours excitant tout ça... Mais les préparatifs serait certainement long. Onyx y passerait toute la nuit s'il devait avoir lieux le lendemain, ainsi que l'annonce à la presse. Quelle histoire! Mais son maître semblait mieux que ce matin... Du moins il semblait plus adulte. C'était... rassurant... Ou pas. Le démon se laissa à nouveau guider dans les couloirs et ils retournèrent dans la salle qui avait subit quelques dégâts depuis l'attaque des hommes. Le piano était très certainement désaccordé et il y avait le ménage des hommes morts à faire... plus la cuisinière à réveiller! Ce n'était pas rien qui plus est l'enterrement à préparer et l'emploie du temps de Monsieur à finir... Ce n'était que le matin, certes mais...

-Monsieur, si je puis me permettre...

Mais il était déjà l'heure du cours de danse! Ca c'était une bonne chose! Onyx s'inclina lorsque Rutile lui passa devant et il remit le piano sur ses pied de ses seuls bras avant que Mademoiselle Kim n'arrive. Elle aurait été fort étonné de voir un simple majordome remettre un piano en ébène sur ses pieds sans aide! Le démon appellerait un accordeur plus tard, pour le moment il devait s'occuper de quelques petites choses de majordome... Bien sûr. De plus y aurait la surprise de monsieur! La petite surprise qui lui ferait plaisir sans doute. Quelques petites preuves bien concrète. Une piste sûr, les menant petit à petit vers le but du Maître. Onyx s'approcha de Mademoiselle Kim, il avait refermé sa veste sur sa chemise pour ne pas que l'on aperçoive le sang et il avait rangé ses gants blanc (également tâchés) dans sa poche, et il s'inclina avant de souhaiter un bon cour à son maître et de se retirer.

Onyx commença par enlever les trois cadavres étendus devant l'entrer de la salle puis il s'en alla chercher une des deux bonnes pour le nettoyages. Elle ne posa pas de question, sachant qu'il y avait eu des intrus. Elle se demandait certainement pourquoi ils étaient encore en vie mais elle ne dit rien. Il leur fit savoir de ne pas entrer dans la chambre jusqu'à ce que Monsieur Rutiler le leur ordonne. Comme toutes les domestiques adoraient leur maître, elles suivraient les ordres. Le majordome s'occupa des autres lieux où il y avait eu une bataille puis réveilla la cuisinière. Cette dernière crut alors avoir rêvé, Onyx lui expliqua quelques petites choses avant de la prier de bien vouloir finir de préparer le repas de midi. Puis il fila changer sa chemise tâcher et nettoya ses gants. Ses yeux rouges tombèrent sur le pentacle, gravé sur sa main droite. Il eut un sourire et regarda l'heure. Juste dans les temps! Le cour de danse venait de finir... Onyx se dirigea vers la salle d'entrainement justes aux derniers pas de danse du nouveau Comte. Le majordome ne put s'empêcher d'applaudir cette fois-ci. Bien entendu c'était pour taquiner Monsieur! Mademoiselle Kim parla quelques minutes avant de s'en aller et Onyx transperça son maître de ses yeux dorés.

-Maître, votre surprise est avancé... Si vous voulez bien que je vous change pour aller en ville.

Invité Invité

Rutile regarda Kim en souriant, plongeant ses yeux bleus dans ceux de la danseuse, Il entama une valse anglaise. Une danse dérivée de la valse viennoise, elle était seulement plus lente. C’était une valse très populaire dans les soirées mondaines et il fallait absolument savoir la danser pour ne pas faire tapisserie. Rutile prenait des cours mais il n’en avait pas vraiment besoin, il savait pratiquement tout danser. Mais il fallait bien remplir son emploi du temps et il n’arrivait pas à renvoyer Kim. Il passa sa main droite dans le dos de son professeur (puisqu’elle refusait qu’il la descende plus bas) et de sa main gauche il saisit délicatement la main de sa partenaire. N’en étant pas à sa première leçon, il ne prit pas la peine d’apprendre le rythme qu’il connaissait déjà. Il passa directement aux pas, Il dansa avec élégance, tantôt conduisant, tantôt se laissant guider par Kim. En fait il profitait surtout d’une chose, ne perdant pas une minute du spectacle ; le décolleté plongeant de son professeur. Malheureusement les yeux baladeurs du comte n’échappèrent pas à la danseuse qui lui remonta la tête de sa main droite. Cette jeune femme était captivante, et pourtant elle lui résistait. Heureusement pour elle, Rutile n’était pas vraiment du genre à la forcer. Il écoutait son professeur compter les pas à haute voix, elle lui apprenait des nouveaux mouvements de danse. Il les exécuta facilement et il ne vit pas le cours passer. Onyx revint finalement dans la pièce, voilà qu’il applaudissait maintenant, cela l’amusait-il de se moquer de son maître ? Mais il n'y fit pas attention et son regard se posa sur la danseuse qui se tournait vers lui,

-Encore une fois vous vous êtes très bien débrouillé Monsieur. Elle se rapprocha de l’oreille du nouveau comte en souriant, Mais évitez de glisser vos yeux n’importe où !

Rutile lui sourit gentiment en pensant que n’importe quel autre noble aurait pu la virer pour de telles paroles mais c’était comme cela qu’il l’appréciait. Elle s’inclina dans sa jolie robe rouge et sortit, apparemment elle était en retard pour son prochain cours.
Le comte s’approcha d’Onyx qui le regardait droit dans les yeux avant de lui annoncer que sa surprise était prête. Il était évidemment heureux de se rapprocher des assassins de sa petite sœur mais il se rendait compte qu’une fois sa vengeance achevée il périrait des mains du démon. Il le savait déjà et il n’avait aucunement l’intention d’abandonner son idée de vengeance mais cela signifiait qu’il n’avait pas forcément beaucoup de temps à vivre encore. Il retourna dans sa chambre avec Onyx, cachant ses pensées derrière un sourire et il s’assit sur le lit en attendant qu’il le change.

En se regardant dans le miroir avant de sortir, Rutile n’avait plus l’impression d’être lui-même. Sa chemise blanche était fermée, par-dessus il portait une veste sans manches marron clair et une redingote de la même couleur. Un ruban noir était noué autour de son cou, et un pantalon blanc recouvrait ses longues jambes. Il se sentait ridicule même si tous les nobles et bourgeois s’habillaient ainsi, il avait encore du mal à s’y faire. Mais maintenant qu’il était le nouveau comte, il ne pouvait plus vraiment se permettre de se balader comme un simple paysan. Il descendit les escaliers de la demeure et sortit du manoir, Onyx sur les talons. A peine fut-il sorti que le démon lui mit son chapeau et lui donna sa canne. Voilà qu’il ressemblait parfaitement à un noble de son rang, il avait même l’impression d’être le portrait craché de son père.

Il monta dans la diligence, affichant un magnifique sourire sur son visage et il attendit qu’elle démarre une fois qu’Onyx s’était assis en face de lui. Il était impatient de découvrir sa surprise mais avant qu’il n’ait le temps de demander la diligence s’arrêta. La cuisinière s’approcha d’une des fenêtres de la voiture et tendit une liste au majordome. Elle lui demanda gentiment de profiter de cette sortie pour lui ramena les deux trois choses dont elle avait besoin pour le dîner du soir. Le majordome acquiesça d’un signe de tête pendant que le comte regardait par la fenêtre. Il se disait que la vie de diable de majordome ne devait pas être simple, servir son maître aussi longtemps et tout ça pour gagner une malheureusement âme à la fin. Mais bon il n’allait pas commencer à plaindre son démon, c’était lui qui avait choisi de l’aider. La voiture repartit une fois cette interruption terminée. Le silence devenait pesant pour Rutile alors il décida de dire quelque chose,

-Alors tu veux bien me dire qu’elle est cette surprise ? Je n’en peux plus d’attendre et après cette matinée … forte en émotion … j’ai envie de savoir !

Il s’installa à côté d’Onyx et se coucha sur la banquette pour poser sa tête sur les genoux du majordome. Ce n’était pas vraiment une position digne d’un comte mais personne ne les voyait alors autant en profiter. Il passa une main dans ses cheveux en regardant le toit de la diligence. Il allait maintenant avoir des responsabilités, il devrait s’occuper de l’entreprise de son père et tout le reste. Il avait tellement souhaité la mort de son père mais sans jamais se rendre compte de tout le travail qu’il aurait… Il soupira longuement avant de plonger ses yeux bleus dans ceux d’Onyx.

-C’est long …. Où va-t-on au juste ?

Finalement, la voiture s’arrêta, Rutile se redressa et il sortit après le majordome. Il attrapa sa canne dans sa main droite et posa son chapeau sur sa tête. Il ne reconnaissait absolument pas cet endroit, mais de toute façon il avait tellement de mal à ne pas se perdre dans Londres qu’il ne se souvenait jamais de la ville. Il s’accrocha au bras d’Onyx en souriant,

-Après ma surprise nous irons faire les boutiques ?

Il regarda les passants discutaient et rirent non loin de là. Ils respiraient tous la joie de vivre n’imaginant même pas que la mort était toujours autour d’eux et viendrait les prendre tôt ou tard. Et pour lui ce n’était plus qu’une question de quelques années mais il en était heureux et autant profiter encore de la vie.

Onyx regarda Mademoiselle Kim s'en aller à pas vif vers la sortie de la salle. Le majordome s'inclina légèrement sur son passage et il fit de même pour son maître. Le démon suivit Rutile dans les couloirs jusqu'à sa chambre. Le comte s'assit sur son lit et il se fit habiller par Onyx? Ce dernier profita de la mort de son père pour l'habiller convenablement! Maintenant qu'il était le Comte Turner, le seul et l'unique, il ne devait pas se montrer indigne de son rang dans les villes en se pavanant à moitié torse poile! Onyx ferma les boutons de la chemise de son maître et lui enfila une veste brune, sans manches, qu'il ferma également. Le majordome changea le pantalon froissé du comte pour le remplacer par un beau bas blanc qui lui allait à la perfection. Après avoir noué un soyeux ruban noir autour du cou de Rutile, ce dernier s'admira dans une glace et le démon suivit le comte jusqu'à la sortit. Là, il lui plaqua un chapeau sur le crâne et une canne dans la main droite. Maintenant il était le parfait comte Turner! Onyx fut satisfait mais il ne le montra d'aucune façon. Pourtant il pouvait être fier, ce n'était pas facile d'habiller correctement le maître qui se promenait toujours débraillé! Le majordome lui ouvrit la porte de la diligence pour qu'il puisse monter et il l'y suivit, sa veste noir disparaissant dans leur moyen de transport. La cuisinière arriva juste à temps pour lui tendre sa liste de course. Poli, Onyx lui fit un sourire avant de ranger le bout de papier où avaient été griffonné des noms d'aliments à la hâte et ils purent partir, laissant derrière eux la manoir Turner et la cuisinière qui fermait la porte de la demeure derrière elle. Onyx tourna les yeux vers son maître qui se trouvait en face de lui le regard perdu dans le lointain, songeur. Le démon aurait bien aimé savoir à quoi il pensait. Pour sa part, il avait bien hâte de se régler de l'âme du comte. Elle brillait au fond de ses yeux et elle serait de loin l'une des meilleurs de la vie du diable. Le majordome était tout de même assez étrange pour un démon. Bien entendu, il se passerait de pomme plutôt que de se passer d'âmes mais il mangeait tout de même de la nourriture humaine! Normalement, aucune personne de son espèce n'aime cela. Le gout est comme de la cendre dans la bouche. C'est infecte et c'est à se demander comment les humains font pour réussir à vivre avec cela. Mais... les pommes n'étaient pas mauvaises.Ce fruit rond, rouge et brillant...

-Maître?

Onyx leva les bras à la hauteur de ses épaules en baissant ses yeux dorés sur le comte qui venait de se coucher sur la même banquette que lui en posant sa tête sur ses genoux. Le majordome resta quelques secondes ainsi avant de se détendre, restant néanmoins impassible. Sa main droite vint se poser sur la tête blonde du jeune homme, lui ayant retirer son chapeau. Il ne répondit par contre pas à la question de Rutile, feignant n'avoir rien entendu. Le soupir du nouveau comte Turner fut long et profond avant que leurs regards ne se croisent. Les yeux bleus du noble qui semblait si fragile dans les couleurs dorés d'une bête sans pitié. "La pitié".... Quelle est ce mot d'ailleurs? Le démon n'en avait jamais ressenti de toute son existence. Et son existence fut longue, croyez-moi. Et elle le serait encore jusqu'à ce qu'il n'y ai plus d'âme digne de ce nom sur la planète. Et dire que, sans le pacte qui le lié à son maître, Onyx aurait put lui rompre le cou d'une poignée de sa main...

-Nous sommes bientôt arrivés, Monsieur, encore un peu de patience.

Onyx retira vivement sa main de dessus la tête du comte comme s'il venait de s'en rendre compte et la posa calmement sur l'une de ses cuisses. La diligence s'arrêta finalement en ville et le majordome attendit que son maître se redresse avant de sortir et de tenir la porte à son maître lorsque celui-ci le suivit à l'air libre. Après avoir refermé la portière, le démon sentit les bras de Ruile s'accrocher autour du sien. Dans un très léger sourire il écouta ce que lui disait son maître. Il lui lança un regard plein de mystère tout en déclarant:

-Si vous n'êtes pas trop excité... ou mal en point... après votre surprise, nous ferons ce que vous voulez avant de rentrer pour le repas du soir, monsieur...

Onyx était bien trop gentil! Rutile n'avait pas fini ses cours. Il lui restait encore quelques petites choses à faire et de plus... Il y avait la mort de son défunt père à annoncer aux domestiques. Mais le comte n'aurait plus trop l'occasion de faire ce qu'il voulait quand il voulait lorsqu'il prendrait les commandes de la compagnie du défunt Turner... Et le démon se voyait bien profiter de la vue appétissante de son maître, encore joyeux. Qu'il profite de son temps libre... et de sa vie qui serait bientôt terminée... Le majordome dirigeait le comte à travers la ville comme ce dernier ne savait pas où ils se trouvaient. Son sens de l'orientation était médiocre ce qui ne serait pas pratique si Onyx devait le laisser seul quelque part ou lui donner un lieu de rendez-vous pour "l'enquête" de la vengeance de Mademoiselle Turner. Il faudrait remédier à cela bientôt. Ils tournèrent à l'angle d'une rue jusqu'à se retrouver dans des ruelles sombres où le soleil ne pouvait pas pénétrer pour éclairer de sa douce lumière les ténèbres étroits de cet endroit. Les yeux d'Onyx brillaient dans la pénombre et il s'arrêta subitement. Il serra la main de son maître dans la sienne au cas où, et il frappa trois coup à l'une des portes enfonçait dans le mur droit de la ruelle. On entendit alors une clé tourner dans la serrure et l'ombre d'un visage apparut dans l'entrebâillement de la porte. Lorsque la silhouette aperçu les deux personnages, elle voulut leur claquer la porte aux nez. Mais le majordome arrêta le geste de leur "hôte" en posant brusquement sa main sur la porte.

-Mon maître a rendez-vous. Je l'ai passé hier soir...
-Oooh... je vois, fit une voix croâssante, c'est pour... le traitement de faeur? Hénhéhé *tousse*.
-Exact, Madame.
-Entrez, entrez! Ne faites donc pas de manières Bigres de Bougres!

Le majordome, la main toujours serrée dans celle de son maître, entra dans la demeure de la ruelle. La porte claqua derrière eux et la vieille femme referma vite à double tour. Elle leur passa devant d'une démarche penchée et leur fit signe de la suivre. Ils entrèrent dans une vaste pièce presque non meublé, éclairée par quelques chandelle. Tous les volets de ce petit appartement étaient fermés et la vieille dame aux long cheveux argentés se tourna vers eux. Son visage, marqué par les âges, était assez terrifiant. Sa bouche, légèrement entreouverte, laissée voir ses dents manquantes et l'un de ses yeux était complètement blanc, sans sa pupille... Elle se frotta les mains les unes contre les autres en regardant le beau visage du comte.

-Qu'il est jeune! Qu'il est tendre... Héhénhén... *tousse*.

La main d'Onyx vint se poser sur l'épaule du pauvre Rutile qui ne devait pas comprendre la situation. Il n'y avait rien de plus simple! Le majordome avait passé un rendez-vous avec cette vieille charogne pour son maître, à son inssut. La vieille était censé l'osculter puis lui donner du poison qui le ferait lentement agoniser. Cette dame, nommée "l'empoisonneuse" dans le coin travaillait dans un grand groupe de trafiquant et de tueurs à gages ou en série. Et d'après les recherches du majordome, l'assassin de la chère sœur de Rutile devait être quelqu'un de ce gang. Qui? C'était encore un mystère! Mais cette vieille carne allait vite le leur dire... Il fallait gagner pour cela plus de confiance avec elle pour ensuite devenir des... "amis". Si vous suivez les pensés d'un démon! Mais chaque choses en son temps. Un sourire sombre étira les lèvres du démon.

-Faites ce que vous avez à faire, madame. Je suis si inquiet pour le bien être de mon maître! Trouvez quelque chose pour que jamais il ne lui arrive malheur. Vous êtes doué en cela, n'est-ce pas?

La vieille lui fit un large sourire qui était encore plus terrifiant sur son visage et elle empoigna Rutile par le bras pour le faire s'asseoir sur un vieux canapé déglingué. Onyx lança un regard dorés à son maître avant de reculer dans l'ombre de la pièce, épiant le moindre signe dangereux chez leur hôtesse. Au moindre signe de danger, le démon n'hésiterais pas à frapper.

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